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Leur société
La santé, une marchandise comme les autres
Un article paru dans le journal Le Monde du 21 janvier, apporte plusieurs informations concernant, entre autres, la répartition des dépenses de santé de par le monde. " Au sein de la population mondiale, écrit l'auteur, les dépenses consacrées à se soigner varient dans un rapport de 1 à 700 entre les plus pauvres et les plus riches : les pays les plus pauvres consacrent moins de cinq euros par an à leur santé, les dépenses des pays les plus riches pouvant atteindre 3500 euros ". Et encore, ce ne sont là que des moyennes. C'est dire que dans certains pays, des populations n'ont strictement rien pour se soigner.
Il y a quelque temps, des pays pauvres avaient demandé que certaines maladies comme l'asthme, le cancer ou le diabète puissent justifier d'importations de médicaments à plus bas prix, tels les génériques. Eh bien, c'était là trop demander aux trusts pharmaceutiques et aux États qui les soutiennent. Pourtant, le marché mondial de la santé est l'un des plus florissant qui soit. Il atteint presque 4 000 milliards d'euros. Vendre moins cher dans les pays pauvres ne ruinerait évidemment pas les firmes pharmaceutiques. Leurs profits seraient seulement un peu moindre sur certains produits, voilà tout ! Mais cela est encore trop pour elles. Elles préfèrent maintenir des prix élevés, quitte à ce que de très nombreuses populations ne puissent pas se faire soigner.
Une étude réalisée par l'Organisation mondiale de la santé établit même que " les pays pauvres paient leurs médicaments à 85 % en moyenne du prix qui est payé dans les pays riches. Dans 98 des 465 cas de médicaments qu'elle a étudiés, la Commission a établi que les prix pratiqués sont en fait plus élevés dans les pays pauvres. Or, à ce tarif, la demande est presque nulle ".
Soigner, lutter contre les maladies, les souffrances, les douleurs, tel devrait être le seul objectif des entreprises pharmaceutiques, si elles n'avaient pas pour principal but de faire du profit. Mais dans un monde où tout se vend, la santé est une marchandise comme une autre à laquelle n'a pas droit, de ce fait, la plus grande partie de la population mondiale.