Assurances : Primes augmentées, profits assurés24/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1799.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Assurances : Primes augmentées, profits assurés

En deux ans, les tarifs d'assurance automobile ont augmenté de 13 % en moyenne. L'assurance logement a subi une hausse du même ordre. Le budget des familles populaires s'en trouve amputé d'autant, puisqu'on est bien obligé d'assurer sa voiture ou son appartement.

La première explication que donnent les assureurs, c'est la chute de la Bourse. Dans la période faste, notamment dans les années 1997 à 2000, les grands groupes réalisaient d'énormes plus-values en spéculant avec l'argent que leur rapportent les primes. Ce n'est pas pour autant qu'ils ont diminué leurs tarifs. Mais cela leur a permis de prendre le contrôle de pans entiers de l'économie et de servir de confortables dividendes à leurs actionnaires.

Maintenant, disent-ils, c'est fini. Cela reste à prouver. Lorsque l'on brasse de telles sommes, on peut aussi gagner beaucoup en spéculant sur un marché qui baisse, après l'avoir fait sur une Bourse dont les cours grimpaient chaque jour. Mais qu'à cela ne tienne. C'est dans la poche des assurés que ces groupes vont prendre l'argent que, disent-ils, les marchés financiers ne leur apportent plus.

Et comme les justifications sont bien la seule chose dont ces compagnies ne soient pas avares, elles invoquent également la recrudescence des catastrophes naturelles.

Les capitalistes des autres secteurs font aussi les frais des prédateurs de l'assurance. L'explosion d'AZF et les attentats du 11 septembre ont servi de prétexte à une augmentation considérable des primes payées par les industriels. A ceci près qu'ils ont, eux, la possibilité de répercuter cette dépense sur leurs clients, et ne s'en privent pas. De même, la crainte que, suite à la loi Kouchner sur la responsabilité médicale, les procès contre les médecins se multiplient a fait s'envoler la prime d'assurances des médecins contre le risque. Mais là encore, ces catégories plutôt aisées n'ont pas eu à supporter l'intégralité des hausses de tarif, en particulier grâce aux accords intervenus avec la CNAM sous l'égide du gouvernement. Les salariés, eux, n'ont d'autre choix que de rogner sur le reste de leur budget pour payer des primes de plus en plus lourdes.

Les compagnies d'assurance prennent prétexte de tout pour augmenter leurs tarifs ; la seule chose qu'elles assurent bien, c'est leurs profits.

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