Université de Nanterre (Hauts-de-Seine) : Présence humaine ou machines à sous ?16/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1798.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Université de Nanterre (Hauts-de-Seine) : Présence humaine ou machines à sous ?

A l'Université de Nanterre (Hauts-de-Seine) qui accueille 35 000 étudiants et 1 500 membres du personnel, le concessionnaire d'une boutique de photocopies a commencé une grève de la faim pour obtenir de ne pas être jeté dehors.

Depuis dix-neuf ans, Jean Dambron travaille dans une boutique de photocopies située dans les locaux mêmes de l'université, et depuis quatorze ans, il est même le concessionnaire de cette boutique, très utilisée par les étudiants. Il prépare des polycopiés, fait crédit à ceux qui en ont besoin, représente une présence humaine appréciée de tous. Bref, il représente ce qu'on appelle souvent un " service de proximité ".

Mais même si l'université est un " service public " dont on attend qu'il se comporte différemment d'une entreprise ne cherchant que le profit, le président de l'université a déjà supprimé bien des services utiles sur le campus. Par exemple, il a fait remplacer une cafétéria par des distributeurs de boissons et fait fermer la seule librairie disponible. Et il cherche depuis quelques années à retirer à Jean sa concession de photocopies, au profit d'un contrat passé avec une grosse société privée, la Semaco Corep, qui dispose déjà de plusieurs dizaines de photocopieurs à cartes à Nanterre, et de bien d'autres dans le reste du pays. A l'image de ce qu'on a souvent vu ailleurs, il s'agit donc de remplacer un petit commerce par des machines appartenant à une grande entreprise. Comme Jean Dambron ne s'est pas laissé faire, qu'il a obtenu le soutien de nombreux étudiants et membres du personnel, l'affaire a traîné pendant des années. Jusqu'à ce que, à la rentrée de janvier, l'électricité lui soit coupée - mettant ainsi fin à son activité - pour l'obliger à partir. Il va avoir 56 ans, et ne retrouvera pas de travail. L'université se garde d'ailleurs de lui en proposer un à la place.

Depuis lundi 6 janvier, il a donc commencé une grève de la faim. Il doit pouvoir rester, et ce serait bien la moindre des choses !

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