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- Lutte ouvrière n°1798
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Dans le monde
Non à l'agression impérialiste contre l'Irak !
Pendant que les inspecteurs de l'ONU cherchent vainement des armes chimiques, biologiques ou nucléaires en Irak, les préparatifs d'une intervention militaire se précisent. Chaque jour, les États-Unis renforcent leur déploiement militaire aux frontières de l'Irak et dans la région du Golfe. Il devrait dans les jours prochains s'élever à 150 000 hommes, sans parler des centaines d'avions, de chars et de missiles déjà positionnés.
Quant aux dirigeants français, ils continuent à tenir un double langage. Après avoir annoncé aux représentants des armées que les militaires français devaient " se tenir prêts à toutes éventualités ", Chirac a prétendu, quelques jours plus tard, que ses propos avaient été déformés par certains journalistes et qu'il n'y avait aucun changement dans la position française quant à la crise irakienne.
Chirac fait mine de considérer l'option militaire comme la dernière des solutions, celle à laquelle il devra peut-être se résoudre, mais seulement si toutes les autres possibilités ont échoué. Et encore, à condition que le Conseil de Sécurité de l'ONU donne son feu vert à une telle intervention militaire.
Comme si Chirac et les dirigeants français s'étaient encombrés de tous ces scrupules lorsqu'ils ont décidé d'envoyer 2 500 soldats lourdement armés en Côte-d'Ivoire pour contenir l'avance des opposants au régime de Gbagbo !
En réalité, plus les préparatifs guerriers contre l'Irak se précisent, plus il est difficile aux dirigeants français de tenir leur langage hypocrite. S'ils s'opposent à une intervention unilatérale des États-Unis, s'ils réclament qu'une éventuelle intervention militaire en Irak ne puisse se faire qu'avec l'aval de l'ONU, c'est surtout qu'ils veulent avoir droit au chapitre. Bien qu'il entretienne des ambiguïtés sur ce que fera son gouvernement, Chirac se prépare à s'aligner dès qu'il le faudra sur les choix de Bush et de son équipe.
Car c'est à cette condition seulement que les TotalFinaElf, Bouygues, Dassault et autres trusts français pourront participer au partage des marchés qui résulterait de cette guerre, qu'il s'agisse de l'exploitation du pétrole, de la reconstruction des infrastructures ou du réarmement de l'Irak.
En attendant, ce sont les populations qui vont encore une fois faire les frais de cette politique guerrière. À commencer par la population irakienne qui, si elle parvient à échapper aux bombardements, sortira encore plus appauvrie de la guerre. Mais les populations américaine, française et autres devront aussi en payer le prix. La guerre signifiera encore un peu plus de bourrage de crâne guerrier, de haine et de militarisation des esprits. Sans parler du surcroît de dépenses militaires, qui se fera au détriment d'autres postes budgétaires et par un accroissement des impôts.