Les handicapés selon Chirac, une " grande cause nationale "... Baratin !02/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1796.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les handicapés selon Chirac, une " grande cause nationale "... Baratin !

L'Allocation d'éducation spéciale (AES) destinée aux jeunes de moins de 20 ans souffrant d'un handicap physique et/ou mental et ayant un taux d'incapacité au minimum de 50 %, versée par la Caisse d'allocations familiales, s'échelonne de 109,40 euros par mois pour l'AES de base à 1025,72 euros par mois (il s'ajoute un complément selon l'importance du handicap).

Cette allocation versée aux familles se révèle souvent insuffisante : les dépenses sont nombreuses et parfois très élevées ; elles peuvent concerner les aides techniques et les aménagements du logement, les frais de formation des membres de la famille à certaines techniques, les surcoûts liés aux vacances et aux loisirs, certains frais médicaux ou paramédicaux non remboursés par l'assurance maladie ou des produits non remboursables mais nécessaires, les surcoûts liés aux transports, une participation aux frais vestimentaires supplémentaires ainsi qu'à ceux liés à l'entretien...

Une loi mise en place dans les derniers mois du gouvernement Jospin et reprise par le gouvernement Raffarin modifie les conditions d'attribution de l'AES, pas dans le bon sens.

Les assistants sociaux en charge de suivi des jeunes handicapés d'Ille-et-Vilaine (département de la secrétaire d'État aux personnes handicapées, M.-T. Boisseau), n'ont été informés de cette réforme par leur hiérarchie, la CDES (Commission départementale de l'éducation spéciale) qu'à la mi-novembre. Or, il fallait refaire les dossiers des jeunes ayant l'AES simple avec un complément avant le 1er décembre de cette année, condition impossible à remplir.

Résultat, les compléments de l'AES vont être supprimés pour le mois de janvier 2003 sans récupération possible, dès lors que les dossiers n'ont pas été envoyés à temps. Pour certaines familles, le manque à gagner va atteindre 916,32 euros.

De plus, la loi exige dorénavant des parents les justificatifs précis de toutes les dépenses ; cette exigence bureaucratique est une tracasserie de plus pour des familles déjà durement éprouvées et dont la bonne foi est mise en cause.

On peut craindre que, s'appuyant sur des justificatifs difficiles à fournir dans des délais aussi courts, cela n'aboutisse à supprimer les compléments d'AES dans les familles pour plusieurs mois ou, au vu des nouveaux critères exigés, définitivement pour certaines familles. Chirac proclamait dernièrement la cause des handicapés comme une cause nationale, ça commence bien !

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