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- Lutte ouvrière n°1796
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Dans les entreprises
CRSF (chèques postaux) Bordeaux : Danger amiante !
Depuis plus de deux ans, au Centre régional des services financiers de La Poste de Bordeaux où sont employés près de 1200 personnes, les travaux de rénovation entraînent des conditions de travail extrêmement difficiles. En plus du bruit, des chocs, des vibrations, des chutes d'eau et de faux plafonds, des inondations, des départs de feu et de fumées, des alarmes intempestives, des poussières permanentes, les employés ont à subir les couloirs encombrés de câbles et de matériaux, les courants d'air, les ascenseurs en panne et bien d'autres nuisances qui multiplient la fatigue et le stress permanents.
À cette situation s'ajoute un problème plus grave : celui de la présence d'amiante. Le désamiantage en cours doit éliminer plus de 11 000 m2 de flocages et 128 tonnes de matières amiantées.
Depuis quelques semaines, toute une aile du bâtiment sur quatre étages a été vidée de ses occupants pour permettre le désamiantage et la démolition avant reconstruction. Le personnel ainsi déménagé se retrouve entassé dans une autre aile où la situation n'est guère plus sécurisée. En effet, des flocages à nu et dégradés subissent chocs et vibrations, courants d'air et infiltrations d'eau, ce qui multiplie des risques importants de contamination par l'amiante dans cet espace.
La direction, sous prétexte de ne pas créer de psychose, se refuse à informer les employés et malheureusement les acteurs de la prévention, certains membres du CHSCT et le médecin du travail, adoptent la même attitude.
Un CHSCT extraordinaire a pu être enfin organisé le 28 novembre dernier avec la médecine préventive, l'inspection du travail de La Poste, le maître d'oeuvre des travaux et un ingénieur de la Crama (Caisse de retraites et assurance maladie d'Aquitaine). Tous ont dû constater que pas un étage non rénové et actuellement occupé par le personnel n'est épargné par le problème de l'amiante. Et même ceux qui ont été rénovés l'ont été sans que des mesures strictes de sécurité aient été réellement respectées.
La direction se refusant à communiquer toutes les informations nécessaires au personnel, certains membres du CHSCT ont pris la décision de le faire. Un tract expliquant la cartographie des zones floquées, la quantité et la nocivité de ce produit a donc été largement diffusé et affiché.
Mardi 17 décembre, à l'appel de la CGT, le personnel a été invité à remplir une fiche individuelle d'exposition accidentelle à l'amiante, cette action ayant pour but de faire transcrire ces informations dans le carnet de santé des employés.
De son côté la direction continue sa campagne de désinformation. Ainsi, sur un feuillet CHSCT intitulé " Danger grave et imminent " et qui signalait la chute d'une plaque du faux plafond avec présence de flocage amianté suite à une infiltration d'eau, un responsable a répondu : " L'eau des infiltrations venant des plafonds amiantés ne véhicule pas d'amiante. " Cette fausse information a été démentie par l'ingénieur de la Crama qui a précisé que " les fibres d'amiante ne sont pas solubles dans l'eau et qu'il convient de traiter la partie du flocage mouillé... "
On ne peut donc faire aucune confiance à une direction dont le mensonge et l'incompétence frisent la non-assistance à personnes en danger.