Quebecor - Blois (Loir-et-Cher) : Grève contre les licenciements18/12/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/12/une1794.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Quebecor - Blois (Loir-et-Cher) : Grève contre les licenciements

Les salariés de l'imprimerie Quebecor de Blois sont aujourd'hui en grève avec occupation depuis deux semaines. Cette imprimerie, qui appartient au groupe de dimension mondiale du même nom, a annoncé un plan de licenciements. Elle veut vendre le service de la Brochure qui compte une trentaine de personnes, elle prévoit le départ en retraite anticipée à partir de 55 ans pour une quarantaine de salariés et, comme elle dit ne vouloir garder que 80 salariés, cela veut dire qu'elle projette une quarantaine de licenciements secs.

Ce plan de licenciements n'intervient pas comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Quand elle a racheté l'usine Del Duca, en 1996, Quebecor l'avait acquise bien en dessous de sa valeur, soit pour environ 4,2 millions d'euros. Elle avait aussi obtenu de la municipalité une exonération de taxe professionnelle pour trois ans et elle s'était engagée à investir 9,15 millions d'euros. Non seulement elle n'a jamais effectué cet investissement mais en plus elle a vendu en 1997 une rotative 5,33 millions d'euros, somme qu'elle prétendait réinvestir à Blois, ce qu'elle n'a jamais fait.

Bien que Quebecor ait racheté, il y a quelques mois, une imprimerie du groupe Lagardère-Hachette à Corbeil et repris la participation de cette dernière dans une imprimerie en Belgique, ce qui prouve tout de même que les fonds ne manquent pas, la direction menace aujourd'hui l'emploi dans plusieurs unités du groupe. Récemment, pour justifier sa politique, le PDG s'en est pris entre autres à la mise en place de la RTT qui, selon lui, ferait qu'un salarié serait absent trois mois par an de l'entreprise. Concluant son raisonnement, le PDG a eu ces propos imbéciles : " Si l'on peut se passer de quelqu'un trois mois par an, c'est qu'on peut s'en passer douze mois. "

Alors, les travailleurs de l'entreprise n'ont guère d'illusions sur l'avenir du site de Blois, d'autant que la direction a déjà envisagé le démontage et le déplacement de la dernière grande rotative restante.

Ce que veulent les grévistes, c'est qu'au moins les licenciés partent avec des indemnités supérieures aux indemnités légales, car ils n'attendent pas grand-chose de la cellule de reclassement. Si Quebecor se comporte en vulgaire liquidateur d'entreprise, les travailleurs, eux, entendent bien lui arracher de quoi vivre en attendant de retrouver du travail.

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