Le nombre des mal-logés augmente18/12/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/12/une1794.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le nombre des mal-logés augmente

Le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées a sorti son rapport annuel. Il y est principalement question de prévenir les expulsions et de développer le nombre de logements sociaux puisque, note-t-il, il y a aujourd'hui plus de trois millions de personnes mal logées.

Disposer d'un logement convenable est un droit, reconnu dans la loi. Mais la réalité est tout autre. Les inégalités sociales qui se creusent se manifestent aussi dans l'accès au logement, sa qualité et son confort. Un nombre croissant de ménages, plus de 700 000, vivent dans des situations précaires, en meublé, à l'hôtel ou bien dans des " constructions provisoires ou des habitations de fortune ". Quant aux plus pauvres, qui s'adressent au Samu social pour trouver un abri précaire, leur nombre a augmenté de près de 50 % en quatre ans. Une partie de la population est trop pauvre pour avoir accès au logement dit " social ". Et même avec un salaire permettant de payer un loyer, il est difficile de se loger. Entre 1994 et 2000, le nombre de logements sociaux construits chaque année a été divisé par plus de deux, passant de 89 000 à 40 000. De plus, avec la baisse générale des revenus et l'augmentation des loyers dans le privé, de moins en moins de logements sociaux se libèrent. Aujourd'hui, entre 1,6 et 1,7 million de personnes sont sur les listes d'attente d'un logement de type HLM.

Il n'était vraiment pas nécessaire de faire les frais d'un nouveau rapport pour confirmer ce que chaque recensement et régulièrement l'Insee décrivent. Il aurait mieux valu se mettre au travail pour remédier à cette situation. Mais de cela, on ne voit toujours pas le commencement.

Ainsi Xavier Emmanuelli, aujourd'hui président du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées, reconnaît qu'" il faut un effort de construction de logements sociaux ". Lorsqu'il était secrétaire d'État à l'Action humanitaire d'urgence dans le gouvernement Juppé et, à ce titre, promoteur de la loi dite de " lutte contre les exclusions ", plus tard reprise à son compte par le gouvernement Jospin, le même Emmanuelli disait déjà : " Notre souci doit être de prévenir les expulsions (...), en recherchant, à l'avance, un relogement. Il faut encourager la reconstitution d'une offre de logements accessibles aux plus pauvres, notamment dans le parc social, et inciter les communes à faire davantage ". La pénurie de logements et la situation des mal-logés ne changent pas. Les discours non plus.

Gouvernements de droite comme de gauche ont laissé la situation se dégrader au rythme de la montée du chômage et du développement des emplois et salaires précaires.

Le gouvernement Chirac-Raffarin s'apprête à accentuer cet état de fait. Et le constat qu'établit ce nouveau rapport n'empêche pas le projet de loi de finances rectificative pour 2002 d'inclure une annulation de crédits pour le logement social et un nouveau gel de crédits pour début 2003.

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