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- Lutte ouvrière n°1794
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Dans les entreprises
Gates - Nevers (Nièvre) : Les manoeuvres et les mensonges du patron
A l'usine Gates de Nevers, nous sommes 510 à fabriquer des courroies et des durites. Il y a plusieurs mois, la direction nous a annoncé son intention de vendre les deux ateliers Tuyaux Auto qui fabriquent les durites, celui de Nevers et celui de Saint-Just à côté de Barcelone.
Selon elle, les coûts de main-d'oeuvre étant trop élevés, cette production ne lui rapporte pas assez et plombe ses résultats. Mais, selon les chiffres de l'expert-comptable, le montant des salaires a diminué entre 2000 et 2001 de 4 %. Pour en arriver là, la direction a dû, malgré une augmentation de salaire de 1,8 %, diminuer les primes et l'intéressement. D'autre part, les impôts et taxes de l'usine ont diminué, eux, de 56 %. Tout ne va pas donc si mal pour les profits des actionnaires.
Fin novembre une société, Euroflux, composée de deux petites PME italienne et française, s'était portée candidate à la reprise de l'activité Tuyaux Auto. Les patrons de cette nouvelle société annonçaient crûment la couleur : ils voulaient remettre en cause les accords d'entreprise, ils jugeaient l'absentéisme trop élevé et prévoyaient des suppressions d'emplois sous forme de pré-retraites. Malgré cela les syndicats, sauf la CGT, avaient donné un avis favorable.
Finalement, Euroflux n'est plus candidat. Depuis, la direction de Gates laisse entendre dans les ateliers que ce serait de la faute des ouvriers espagnols, qui ont fait grève. Mais ce qu'ils ne disent pas, c'est que ces derniers chôment depuis plusieurs mois, au moins une journée par semaine, et qu'en Espagne la prime de licenciement est fonction de l'entreprise qui licencie. Et comme ils se méfiaient à juste titre du rachat par Euroflux, ils réclamaient des indemnités de licenciement payées par Gates.
Gates est une entreprise qui fait des bénéfices. Au nom d'une meilleure rentabilité pour les actionnaires, la direction veut se débarrasser des ateliers Tuyaux Auto. Les travailleurs espagnols et français ne doivent pas en faire les frais et les travailleurs espagnols ont eu raison de se battre.