France-Télécom : Il n'y a plus d'argent pour enfouir les lignes18/12/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/12/une1794.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

France-Télécom : Il n'y a plus d'argent pour enfouir les lignes

La direction de France Télécom a annoncé qu'elle cessait pratiquement de financer l'enfouissement des lignes téléphoniques.

Cette décision touche notamment les petites communes en milieu rural qui, à l'occasion de travaux de voirie, et notamment lors de la rénovation de leur centre, décident que les lignes électriques et téléphoniques, jusque-là supportées par des poteaux, seront mises dans une tranchée.

Le financement de cette mise sous terre a toujours été considéré comme posant un problème, car rendre l'aspect d'un village un peu plus agréable ou mettre à l'abri un réseau, dans une région qui avait été touchée par la tempête fin 1999, n'est pas rentable d'un point de vue capitaliste.

Pour l'enfouissement des réseaux électriques, la solution est loin d'être idéale puisque le consommateur paye sur sa facture une contribution à un Fonds d'amortissement des charges d'électrification, le Facé, géré par des groupements de communes. Le prélèvement varie, suivant les zones, entre 0,44 % et 2,2 % des recettes d'EDF.

En ce qui concerne le téléphone, il y a une dizaine d'années France Télécom payait la moitié de l'enfouissement de ses lignes, le reste étant à la charge des collectivités locales. Passée d'établissement public à société anonyme, elle a déjà renégocié une réduction de sa part, et aujourd'hui elle invoque ses difficultés financières pour couper le robinet.

Les quelque 35 millions d'euros que France Télécom dépensait chaque année pour l'enfouissement des lignes constituent une somme dérisoire au regard des dépenses faites ces dernières années pour acheter Orange, par exemple. Mais pour ceux qui auront à payer la facture dans les petites communes, ce n'est pas si négligeable.

Les dirigeants de France Télécom expliquent aussi qu'ils ont mieux à faire, notamment investir pour que le téléphone mobile et l'Internet rapide soient accessibles sur une part plus importante du territoire. Mais ils s'empressent de préciser que les collectivités locales et l'État devront mettre la main à la poche s'ils veulent que les communes rurales soient desservies. Ainsi, pour l'Internet rapide, France Télécom s'engage à desservir 81 % de la population à la fin de l'année prochaine, pour le reste, là où les surfaces à couvrir sont bien plus importantes, tout dépendra s'il y a de l'argent public ou pas.

On ne saurait mieux dire qu'un minimum de service public et d'égalité à travers le territoire ne fait pas bon ménage avec la rentabilité capitaliste.

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