"Affaires" les juges du pôle financier refusent de porter le chapeau18/12/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/12/une1794.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

"Affaires" les juges du pôle financier refusent de porter le chapeau

Le président du tribunal de grande instance de Paris a réuni les juges du pôle financier pour faire un bilan. Le pôle financier est un groupe de magistrats qui s'occupent de la délinquance financière, des délits qui mêlent les acteurs économiques et politiques. Ce fut le cas de l'affaire Elf, cocktail de détournements de fonds, de pots-de-vin et autres ventes de frégates où on retrouva les noms de personnages aussi bien placés que Roland Dumas, président du Conseil constitutionnel, Loïc Le Floch-Prigent, PDG d'Elf, ou Pasqua, ancien ministre de l'Intérieur. Ce fut aussi le cas d'une affaire de trafic d'influence, abus de confiance et autres ventes d'armes illicites où le marchand d'armes Falcone côtoyait Jean-Christophe, fils de Mitterrand.

Plusieurs de ces scandales eurent d'autant plus de retentissement en leur temps que les médias faisaient une certaine place aux juges qui les instruisaient comme Eva Joly, Laurence Vichnievsky ou Eric Halphen.

Mais maintenant beaucoup de ces affaires s'enlisent dans des procédures compliquées, ont sombré dans l'oubli ou dans un non-lieu. Les juges " médiatiques " ont vu les obstacles se multiplier devant eux : ils ont tous les trois jeté l'éponge, le dernier après s'être vu retirer l'affaire des HLM de Paris pour laquelle il voulait convoquer Chirac.

Les juges actuels du pôle financier dénoncent à leur tour les lenteurs de la procédure, la " guérilla juridique " menée par les avocats, le manque de conviction des procureurs chargés de requérir dans certains procès. Ils ont devant eux le secret fiscal compliqué par le recours fréquent aux paradis fiscaux sans compter qu'ils manquent de personnel et d'entraide au niveau international.

Rien d'étonnant à cela. La justice est très lente en général mais, dans ce cas, elle l'est d'autant plus qu'il ne s'agit pas de juger quelques petits délinquants mais des gros bonnets, servis par une armada d'avocats et surtout par le maquis compliqué des lois faites pour protéger leurs affaires.

Partager