Transports : Si c'était gratuit... il n'y aurait pas de fraude !11/12/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/12/une1793.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Transports : Si c'était gratuit... il n'y aurait pas de fraude !

La SNCF multiplie les contrôles, en particulier dans les trains de banlieue, et elle l'affiche en expliquant que la fraude lui coûte 200 millions d'euros par an et que c'est autant de services en moins.

C'est de bonne guerre de chercher à mettre de son côté les " bons payeurs " contre les " mauvais ". Mais ce n'est pas toujours convaincant, quand on voit l'état des " services " rendus, les pannes, les retards, les rames supprimées, bref ce qui fait en particulier le quotidien des banlieusards. On se dit que les fraudeurs ont le dos large !

Au lieu de dépenser des millions pour imprimer des billets, pour hérisser les passages de machines à faire payer les usagers et de pelotons de contrôleurs, ne serait-il pas plus efficace, et socialement utile, de transformer les transports en commun en un service vraiment public gratuit ?

Certaines villes de moyenne importance ont déjà expérimenté la gratuité des autobus. Et certaines avec succès. A Châteauroux, dont l'agglomération compte 72 000 habitants, au bout de douze mois de gratuité, la fréquentation des bus a augmenté de 16 % ; le réseau a été réorganisé, en privilégiant les petites navettes pour le centre-ville et le coût de l'opération est couvert par le versement transport des entreprises. A Compiègne quatre lignes sont gratuites, à Mayenne, deux lignes ainsi qu'à Vitré où la gratuité a permis de réduire la circulation automobile dans le centre-ville.

Ceux qui contestent une telle pratique affirment que ce qui est possible pour une ville de moyenne importance - et encore tant qu'on n'a pas à renouveler le matériel - ne le serait pas pour de grandes agglomérations. Peut-être... La gratuité en Ile-de-France et l'afflux de voyageurs qu'elle entraînerait nécessiteraient sûrement une réorganisation et un accroissement des moyens de transports, déjà plus que saturés. Mais il n'est pas sûr que cela coûterait plus cher que ne rapporterait la suppression de tous les frais liés au paiement : impression des billets, mise en place et entretien de tourniquets et autres instruments de torture des usagers. En tout cas, cela aurait l'avantage d'éliminer la fraude.

Il s'agit là d'un choix de société : on pourrait décider de taxer davantage les entreprises - après tout, la plus grosse part des déplacements se fait du domicile au lieu de travail - et on pourrait aussi choisir d'utiliser l'argent des impôts à véhiculer gratuitement des millions de voyageurs plutôt qu'à transporter quelques milliers de militaires dans des sous-marins ou porte-avions qui coûtent des milliards !

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