SNECMA Gennevilliers (92) : Grève à la centrale énergie11/12/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/12/une1793.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNECMA Gennevilliers (92) : Grève à la centrale énergie

Dans le groupe Snecma, il existe une retraite anticipée à 55 ans pour les travailleurs employés dans les secteurs classés " pénibles " : fours, forge, traitement thermique, sablage.

Depuis octobre, des négociations étaient en cours pour renouveler cet accord pour les quatre années qui viennent. Un secteur, la Centrale énergie, qui avait rétrogradé dans le classement de la pénibilité depuis l'accord de 1991, entendait faire valoir ses droits lors de ces nouvelles négociations. Ce secteur de la Snecma Gennevilliers compte seize salariés et est vital pour le fonctionnement de l'entreprise puisqu'il contrôle toutes les sources d'énergie (gaz, air comprimé, eau, électricité, chauffage) ainsi que celles d'une filiale voisine, Hispano.

Après un mois de négociations et devant le refus de la direction générale de reconsidérer leur cas, les travailleurs décidèrent, lundi 25 novembre, de se barricader dans le poste de contrôle de l'usine et de ne plus intervenir.

Après plusieurs jours de non-intervention, les systèmes se mirent en auto-sécurité, provoquant rapidement la paralysie de tous les centres de production de la Snecma et d'Hispano. Plus de mille personnes dans l'usine se virent dans l'impossibilité de travailler. Beaucoup exprimaient leur sympathie à l'égard des grévistes : " On arrête de bosser, il fait trop froid là-dedans ; de toute façon, ils ont raison. Ils ont un boulot bruyant. Il n'y a que comme cela que la direction comprendra ". Le mouvement était soutenu par la CGT et la CFDT.

Le vendredi 29 novembre, au bout d'une semaine de blocage, la direction de l'usine de Gennevilliers lockoutait tout le personnel. Elle cherchait ainsi à monter le personnel de l'usine contre les grévistes. Raté ! Car beaucoup de travailleurs étaient contents de rentrer chez eux, même si la direction affirmait qu'elle ne paierait le lockout que pour les vendredi, samedi et dimanche.

Durant le week-end, des négociations s'engagèrent en présence de cinq à sept grévistes à chaque réunion. La direction acceptait finalement de revoir sa copie, avec comme préalable une étude par un organisme extérieur pour juger de la pénibilité des travaux. Tout le monde avait bien compris que, en fait, elle cédait sans vouloir perdre la face.

La détermination de nos camarades a donc payé. Et ensemble, les grévistes ont décidé la reprise du travail, satisfaits d'avoir abouti.

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