Prométal (Oise) : Non à la fermeture de l'usine !11/12/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/12/une1793.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Prométal (Oise) : Non à la fermeture de l'usine !

Dans le département de l'Oise, on ne compte plus les usines qui licencient, ni celles qui ferment, comme l'usine Prométal à Ressons-sur-Matz, petite commune située non loin de Compiègne. C'est début novembre que les 74 salariés de cette usine de tôlerie ont appris que leur usine allait fermer un mois plus tard.

Ressons-sur-Matz compte 1 500 habitants. La plupart sont des travailleurs des usines de Ressons même ou des environs. La plus grosse usine de la commune est Yoplait. Il y a également Candia, Cilar (les emballages plastiques) ou d'autres petites entreprises de 50 à 100 salariés, soit 800 emplois environ au total. Dans nombre d'entreprises, les licenciements se multiplient. Ainsi, l'entreprise Publilettres a annoncé, il y a peu, la fermeture de son usine de Ressons pour déménager à Creil, avec tous les risques pour l'emploi que les travailleurs peuvent craindre. Maintenant, c'est l'usine Prométal qui est touchée.

Prométal est une filiale de Métalform qui compte près de 450 salariés au total sur cinq usines. Elle appartient à la famille Debreux. Les conditions de travail y sont très dures et les accidents nombreux. Un ouvrier est mort asphyxié, dans la cabine de peinture. Un autre, plus récemment, a failli subir le même sort mais a réussi à sortir à temps. Et il a fallu l'intervention d'un militant syndical de l'usine pour que les secours soient appelés !

A l'annonce de la mise en redressement judiciaire de son usine, le PDG, qui est de la même famille, a déclaré, dans la presse locale, que l'usine avait des " difficultés ", qu'il était contraint d'agir ainsi et de sacrifier deux usines, celle de Verdun, dans l'Est, qui emploie 49 salariés, et celle de Ressons. Apparemment, ces " difficultés " ne devaient pas l'inquiéter beaucoup, puisqu'il était en vacances en Guadeloupe quand les travailleurs apprirent qu'ils allaient, eux, se retrouver sur le carreau. Comme tous les patrons, celui de Prométal invoque de prétendues difficultés en sachant parfaitement que les travailleurs n'auront de toute façon aucun moyen de vérifier ses dires. Et de toute façon, même si difficultés il y a, pourquoi la famille Debreux ne prendrait-elle pas sur sa fortune pour que les travailleurs gardent de quoi vivre ?

Le patron, adepte des coups en douce, convoqua fin novembre les salariés à une réunion à la mairie, pensant les éloigner de l'usine et pouvoir ainsi faire emporter pièces et machines. Quelques travailleurs reçurent au même moment des propositions de reclassement mais dans une usine située à des centaines de kilomètres, dans la Sarthe. On leur accordait seulement sept jours pour donner leur réponse.

Devant la situation qui leur était faite, les travailleurs de Prométal décidèrent de rester ensemble. Ils manifestèrent dans les rues de Ressons, se déplacèrent presque tous à un rendez-vous de la direction départementale du travail, et se retrouvèrent tous les jours à l'usine pour discuter, et surveiller l'arrivée de camions qui viendraient déménager les machines.

Malgré la décision du patron le 5 décembre dernier de boucler l'usine, les travailleurs continuent à se réunir dehors, pour montrer qu'ils résistent malgré tout. Bien des travailleurs des usines des alentours se sentent solidaires, car les agissements du patron de Prométal sont ceux de tous les patrons en ce moment : faire payer les salariés pour continuer à engranger des profits.

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