Dans l'immédiat, France Télécom a un gros problème de trésorerie. Plusieurs dettes arrivent à échéance dans les premiers mois de 2003, et l'entreprise a un besoin urgent de 9 milliards d'euros, pour commencer...

C'est l'État qui va mettre la main à la poche pour boucher le trou. Mais comme il ne peut le faire directement sans être accusé de troubler les règles sacro-saintes de la concurrence, il va mettre sur pied un montage financier compliqué, utilisant un établissement public comme intermédiaire.

Le choix de l'État s'est porté sur la société ERAP, Entreprise de Recherche et d'Activité Pétrolière qui a été associée dans le passé au groupe Elf, comme si l'État ne pouvait pas préparer un coup tordu sans y faire participer une compagnie pétrolière.

Ce minable tour de passe-passe ne trompe personne. C'est bien l'État qui va payer pour les achats spéculatifs et les coups de poker boursiers qui étaient censés rapporter gros aux capitalistes des télécommunications. Neuf milliards d'euros, cela représente la moitié du trou du Crédit Lyonnais. Et ce n'est qu'une petite partie des 70 milliards d'euros d'endettement de France Télécom. Une fois encore, c'est au contribuable que l'on va demander de payer.