Non à l'expulsion des Roms !05/12/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/12/une1792.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Non à l'expulsion des Roms !

Les familles Roms du camp de Lieusaint, en Seine-et-Marne, risquent de connaître à tout moment le même sort que celles de Choisy-le-Roi, dans le Val-de-Marne, où mardi 3 décembre, à 6 h 30 du matin, 450 gendarmes et policiers ont expulsé quelque 150 personnes du terrain vague qu'elles occupaient depuis plusieurs années. A Lieusaint également, une mesure d'expulsion assortie d'au moins 17 arrêtés de reconduite à la frontière a été prononcée.

Le comité qui les soutient a entrepris plusieurs actions en direction des municipalités et de la préfecture, afin d'essayer de peser pour que ces familles puissent être relogées dans des conditions décentes. Vendredi 29 novembre, plusieurs membres du comité se sont ainsi imposés à une réunion de la communauté de communes de l'agglomération de Melun, présidée par le député-maire UMP Mignon, afin de revendiquer la mise à disposition par ces communes d'un terrain aménagé.

Cette interpellation, matérialisée par la distribution d'une adresse, a été également signée par plusieurs députés européens, parmi lesquels les trois élues de Lutte Ouvrière, puis distribuée à la population.

Au cours du week-end, l'inquiétude a encore grandi dans le camp de Lieusaint, à l'annonce de l'intervention policière imminente sur Choisy. Le comité a donc décidé d'interpeller directement le préfet, auquel une entrevue avait été demandée depuis une semaine... sans succès.

Le hall de la préfecture de Melun a donc été occupé mardi 3 décembre pendant près de deux heures par une vingtaine de membres du comité de soutien, qui ne se sont pas privés pour distribuer une nouvelle fois leur adresse aux usagers et au personnel de la préfecture.

Après une série de tractations, le préfet a fait savoir qu'il concédait une entrevue pour le 20 décembre, mais sans pour autant lever ses menaces d'expulsion ou garantir un quelconque statu quo. Cette réunion était de toute façon prévue pour discuter du cas de l'ensemble des sans-papiers de Seine-et-Marne. Face aux protestations du comité, l'émissaire du préfet a alors ordonné aux policiers l'expulsion manu militari de tous les présents. Un photographe du Parisien présent sur les lieux a d'ailleurs été molesté au passage.

Le cynisme et le mépris affichés par les responsables de la préfecture n'ont pas entamé le moral des membres du comité de soutien, qui envisagent d'autres actions dans les jours à venir.

Partager