Samedi 30 novembre, une dizaine de militants syndicaux distribuaient des tracts pour les élections prud'homales sur le marché de Mulhouse. La police, accompagnée d'une adjointe au maire, membre du RPR sur la liste municipale PS de Mulhouse qui a emporté les élections, vint alors leur dire qu'il était interdit de distribuer des tracts sur le marché et fit contrôler leur identité. Peu de temps après, deux militants de Lutte Ouvrière, venus vendre le journal, comme cela se fait à cet endroit tous les samedis depuis plus de vingt ans, étaient à leur tour l'objet de l'attention de la police nationale. Toujours accompagnée de l'adjointe au maire, celle-ci, vint leur intimer l'ordre de partir sous prétexte qu'il serait interdit de vendre la presse dans la rue à Mulhouse, tout en étant bien sûr incapable de citer le texte sur lequel elle s'appuie pour affirmer cela. L'adjointe au maire, qui semblait avoir perdu tout contrôle, accusa même publiquement nos camarades d'être responsables de l'incendie du Marché de Noël, la veille au soir ! Nos camarades, protestant de leur droit à vendre la presse dans la rue, n'avaient pas pu terminer qu'ils étaient embarqués, traînés brutalement par la police jusqu'aux voitures, plaqués contre celles-ci, menottés les mains dans le dos, insultés, fouillés au corps puis emmenés de force en voiture au commissariat, où ils étaient menottés au radiateur !

Lutte Ouvrière a interpellé publiquement, par lettre ouverte et communiqué, le maire socialiste de Mulhouse, Jean-Marie Bockel, lui demandant s'il cautionnait l'intervention de son adjointe et de la police.

Il y a quelques semaines, le même Jean-Marie Bockel recevait en grande pompe à Mulhouse Nicolas Sarkozy. La ville renouvelait en effet avec le ministère de l'Intérieur un accord qui lui donne plus de moyens pour agir contre l'insécurité. Ce jour-là, comble de l'hypocrisie, un autre adjoint au maire ainsi que des personnalités socialistes participaient à une manifestation contre les lois Sarkozy qui, sous prétexte de lutte contre l'insécurité, instaurent des mesures contre les pauvres.

La mairie de Mulhouse protestera-t-elle contre les atteintes à la liberté d'expression de la presse ouvrière commises par la mairie de Mulhouse ?