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Leur société
Le Parlement européen et les " conglomérats financiers "
Lors de sa session de mi-novembre à Strasbourg, le Parlement européen a paru s'inquiéter de ce que certaines " affaires " retentissantes (du genre des scandales Enron ou WorldCom, aux États-Unis) ne puissent à leur tour faire des ravages de ce côté-ci de l'Atlantique. Sur l'un des rapports tournant autour de ces questions, celui du Vert français Alain Lipietz concernant " la surveillance des organismes financiers appartenant à un conglomérat financier ", voici ce qu'a déclaré en séance notre camarade députée européenne de Lutte Ouvrière, Armonie Bordes :
" Que le Conseil européen s'inquiète de "l'effondrement de la cyber-économie", des "scandales financiers" et de la "dégradation de la situation" qui en résulte, il y a de quoi !
Ceux qui ont le plus à s'inquiéter, ce sont surtout les salariés qu'on a déjà licenciés ou que l'on se prépare à licencier dans les entreprises concernées, alors pourtant qu'ils ne sont pour rien dans l'anarchie de votre économie aussi injuste qu'irrationnelle. Mais, face à ce mal réel, le seul remède qu'on nous propose, c'est le renforcement des "règles prudentielles" ou "l'amélioration du contrôle". Comme si les "conglomérats financiers" pouvaient être contrôlés d'en haut, par les pouvoirs politiques chargés de les protéger ! Pour éviter cependant que la seule évocation du mot "contrôle" ne hérisse les conglomérats financiers, le rapport leur promet que la directive respectera "l'obligation de confidentialité".
Alors, que ceux qui font semblant de croire que quelques "règles prudentielles" et quelques "coordinateurs" sans pouvoir réel peuvent guérir l'économie capitaliste de la spéculation, des scandales et des crises financières, votent donc pour ce rapport ! Mais même un vote du Parlement européen ne peut transformer une recommandation mièvre en potion magique contre les maux du capitalisme.
Votre économie, fondée sur la course au profit privé et sur la concurrence, est plus imprévisible encore que les conditions météorologiques. Car si l'on peut prévoir, trois jours à l'avance, les perturbations atmosphériques, qui est capable de prévoir, même du jour au lendemain, les soubresauts de la Bourse ?
En nous prononçant contre ce texte, nous exprimons notre opposition à un ordre économique stupide et dangereux pour la société. "