Endel : Grève d'avertissement05/12/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/12/une1792.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Endel : Grève d'avertissement

Les travailleurs de la société de sous-traitance en maintenance Endel, qui emploie 6 000 salariés sur différents sites dispersés sur toute la France, ont répondu à l'appel de la CGT à une journée nationale d'action, le 21 novembre, pour protester contre la remise en cause d'acquis sociaux.

En effet la fusion récente des deux entreprises Delattre-Levivier et Entrepose, à l'origine de la société Endel, est pour la direction l'occasion de porter atteinte au niveau de vie des travailleurs. Elle voudrait nous faire avaler que l'intégration de quelques primes au salaire serait un avantage en échange de l'acceptation du blocage des salaires.

Par ailleurs, sa nouvelle trouvaille serait le travail à crédit, les heures supplémentaires et les déplacements n'étant payés que le mois suivant. Tout cela, nous explique-t-elle dans son jargon, " pour fournir les éléments de la paie le plus tôt possible pour la COB, Commission des Opérations en Bourse ", c'est-à-dire pour lui permettre de clore plus tôt ses comptes du mois. Cela revient à lui prêter notre argent afin de mieux jouer en Bourse !

Cette grève du 21 novembre était une première grève d'avertissement. Sur le littoral du Nord, elle a été suivie à 100 %, à Dunkerque comme à Calais. Sur le site de Calais, où nous travaillons à 40 ouvriers, tous étaient heureux de se retrouver ensemble en grève. Une grève, on n'avait pas vu ça depuis plus de vingt ans ! C'est dire aussi notre mécontentement face à ces menaces, alors que nous subissons déjà des conditions de travail de plus en plus dures, comme dans beaucoup d'entreprises, en raison de la flexibilité qui nous est imposée.

Le directeur de l'agence de Calais considère que c'est normal de nous informer le matin en arrivant à l'atelier, sans qu'on ait même pu préparer un casse-croûte, qu'on est envoyé pour la journée sur un chantier éloigné, pas gêné de nous proposer un déplacement de 80 km, qui ne sera payé qu'au tarif de 50 km. Il arrive même qu'il passe le soir, chez l'un d'entre nous, et scotche sur la porte (de peur qu'on n'ait pas l'idée d'aller ouvrir notre boîte aux lettres), à plus de 21h, un avis de déplacement pour le lendemain.

Cela fait des années que la direction démolit notre santé. Endel n'est pas une petite entreprise : elle dépend du groupe Suez, un trust international riche à milliards mais qui surexploite ses ouvriers.

Alors, qu'il sache qu'il ne peut pas tout se permettre !

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