- Accueil
- Lutte ouvrière n°1792
- Education : Raffarin, patte de velours avant les griffes
Divers
Education : Raffarin, patte de velours avant les griffes
Les principales organisations syndicales de l'Éducation nationale appellent à manifester à Paris le dimanche 8 décembre. Elles réclament " des moyens et des personnels qualifiés pour la réussite de tous ". Une exigence qui reste d'une brûlante actualité car, d'année en année, une situation déjà peu reluisante se dégrade.
Et ce n'est pas l'opération de charme à l'égard des enseignants que tente Raffarin qui y change quelque chose. Parlant des enseignants, il a déclaré : " Je suis à l'écoute de leur mouvement ". " J'ai entendu leur inquiétude ". " C'est pour ça que je ne peux pas me sentir en conflit avec eux ". " Je mesure le stress et la pression d'un certain nombre d'enseignants ". " Ayez confiance, la France a besoin de vous pour cette grande mission de l'Education qui est de libérer le talent de chaque jeune ". Et on en passe. Voilà pour la façade.
Mais de l'autre côté, il y a les coups que ce monsieur et ses compères portent à la situation des établissements scolaires et aux salariés du secteur. Alors que les conditions de surveillance et d'encadrement sont déjà difficiles, la suppression d'une première tranche de 5 600 surveillants et de 20 000 aides-éducateurs est en marche. Le gouvernement vient de liquider le congé de fin d'activité, qui permettait à ceux qui avaient leurs annuités de cotisations de partir à la retraite avant l'âge légal. Il prévoit de ralentir dans les années qui viennent le recrutement d'enseignants. Il envisage le transfert de certaines activités à des collectivités territoriales.
Il y a un gouffre entre les paroles doucereuses du gouvernement et l'ampleur de ses attaques. Raffarin se moque des personnels comme il méprise les élèves en difficulté. Quand il évoque la fin du collège unique, il ose dire : " L'idée d'une orientation en quatrième permet de valoriser tous les talents " ! Ejecter des adolescents ne maîtrisant pas la lecture et l'écriture vers l'apprentissage ou de nouvelles sections spécialisées, Raffarin le traduit par " valoriser tous les talents " !
Chaque promesse de Raffarin doit être entendue comme son contraire. Quand il déclare : " Je ne réformerai pas sans l'adhésion des enseignants ", il ment. Il s'en prendra peut-être dans un premier temps aux autres catégories de personnels de l'Éducation nationale que les enseignants, comme il le fait actuellement pour les surveillants, les emplois-jeunes, le personnel d'entretien, de service ou d'éducation. Mais cela ne peut rassurer.
Les déclarations de Raffarin sont peut-être destinées à amadouer des dirigeants syndicaux lesquels, après la grève du 17 octobre dernier qui avait été un succès, n'ont rien fait pour que la masse des personnels du secteur se joignent à la journée du 26 novembre. Mais elles ne doivent pas faire illusion. Le gouvernement poursuit ses attaques contre l'Éducation nationale. Son offensive aura des conséquences sur les élèves et sur les établissements les plus en difficulté. Les enseignants et les autres personnels de l'Éducation nationale sont directement visés par la volonté du gouvernement d'allonger la durée de cotisation-retraite.
Le gouvernement Raffarin se moque bien de la tension que subit le personnel qu'il fait travailler davantage, et dans des conditions dégradées. Il voudrait le faire travailler plus longtemps. C'est par la mobilisation qu'il faut répondre à ce gouvernement qui fait patte de velours avant de sortir les griffes.