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- Lutte ouvrière n°1792
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Dans le monde
Côte-d'Ivoire : Des conditions de vie très précaires
Depuis le début du conflit fin septembre, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) estime à 200 000 le nombre des personnes déplacées en Côte-d'Ivoire, dont 40 000 dans la seule ville d'Abidjan.
En Côte-d'Ivoire...
Les immigrés qui n'ont pu s'enfuir - et ils sont des millions - partagent les conditions de vie inhumaines du reste de la classe ouvrière ivoirienne. Les familles survivent sans ressources, tandis que les prix des produits de première nécessité flambent. Les enfants ne vont plus à l'école. A Abidjan, treize bidonvilles ont déjà été rasés, trente autres attendent de l'être.
Si des milliers d'habitants ont pu s'installer dans un autre quartier (également dans l'attente d'une démolition) chez un parent, un ami, nombreux sont ceux qui reviennent vivre sur les ruines des bidonvilles détruits, car ils ne savent où aller. Dans d'autres quartiers insalubres, le gouvernement a fait parquer les bulldozers à proximité, en guise d'avertissement...
... et au Burkina Faso
Le quotidien Sidwaya et l'hebdomadaire l'Opinion, deux journaux burkinabés, multiplient les témoignages des réfugiés. L'un de ces derniers raconte : " Quand les loyalistes [les troupes gouvernementales fidèles au président ivoirien Laurent Gbagbo] ont repris Daloa, il s'ensuivit des massacres et nous avons pris la fuite vers le Ghana. Les loyalistes nous ont interceptés et nous ont dépouillés de tout. J'ai traversé le Ghana. Depuis que je suis arrivé [au Burkina], je ne peux pas manger. " Un autre ajoute : " Nombre de mes camarades originaires de Koupéla ont été tués. Nous avons pris la fuite à pied. Nous avons fait onze jours de marche pour atteindre la frontière. Ce sont les Sénoufos que nous rencontrions sur le chemin qui nous donnaient des tubercules à manger. "
Aujourd'hui le stade de Ouagadougou, transformé en camp de transit, accueille les premiers réfugiés qui attendent d'être rapatriés dans leur village d'origine. Citernes d'eau, latrines de fortune le long des clôtures en barbelés, elles-mêmes transformées en séchoirs à linge, témoignent des conditions inhumaines dans lesquelles ils sont accueillis.