- Accueil
- Lutte ouvrière n°1791
- Onyx (Clermont-Fd) : Une semaine de grève des éboueurs
Dans les entreprises
Onyx (Clermont-Fd) : Une semaine de grève des éboueurs
Des rues encombrées par des containers et des poubelles débordant de partout ; des déchetteries fermées autour de Clermont ; les camions-bennes bloqués par un piquet de grève à l'entrée du principal site de dépôt des ordures ménagères de la région : voilà les conséquences spectaculaires de la grève, depuis lundi 18 novembre, des employés d'Onyx qui assurent la collecte des ordures.
Chauffeurs et éboueurs veulent une augmentation de salaire de 152 euros net par mois, soit 1 000 francs pour tous. Ils revendiquent aussi une revalorisation des primes de casse-croûte et de vacances, alors qu'une partie seulement d'entre eux les ont obtenues.
La centaine de grévistes représente la quasi-totalité des éboueurs et chauffeurs de bennes, mais seulement un tiers de l'ensemble du personnel d'Onyx, en comptant celui des déchetteries aux alentours et les services administratifs.
Dès le deuxième jour de grève, le directeur de l'agence régionale d'Onyx a refusé toute négociation avec la CGT qui est fortement majoritaire. Il a voulu intimider le piquet de grève en faisant appel par deux fois à des huissiers.
Il a cherché à briser la grève en faisant faire quelques tournées à des intérimaires et à des cadres. Il a fait appel à une autre société de collectage : le Syndicat du Bois-de-l'Aumône, le SBA, qui a fait des ramassages partiels, mais en étant obligé d'aller vider les camions jusque dans l'Allier, à Cusset.
Malgré toutes ces manoeuvres, la détermination des grévistes s'est maintenue. Alors la direction s'est tournée vers les tribunaux. Prenant prétexte que le préavis de grève de cinq jours ne lui serait pas parvenu dans les formes, la direction a porté plainte pour entrave au travail et a réclamé la levée immédiate du piquet de grève.
En effet Onyx joue sur le fait qu'elle a des contrats avec des municipalités, ce qui est assimilable à un service public.
Le tribunal de grande instance de Clermont a satisfait docilement la demande patronale. Un jugement en référé a donné raison à Onyx en décrétant " la grève illicite ".
Aussitôt, le jeudi 21 novembre, la direction a envoyé des lettres de mise à pied au domicile d'une partie des grévistes, dont le représentant syndical CGT, avec des menaces de licenciement.
De plus, l'ordonnance de référé stipule que, si le piquet de grève se maintient, il écopera d'une amende de 400 euros par jour. Il s'y ajoute la menace de l'intervention de la police pour expulser les grévistes.
Les grévistes se sont alors concertés et ont décidé d'arrêter leur mouvement, la direction refusant absolument de négocier pendant qu'il y a grève. Mais un autre préavis de grève a été aussitôt déposé, en prenant soin de respecter les formes juridiques. Les travailleurs d'Onyx maintiennent leurs revendications de salaire et le refus de toute sanction pour fait de grève.