Peugeot Sochaux : En un an, sur le même chantier, deuxième accident mortel21/11/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/11/une1790.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot Sochaux : En un an, sur le même chantier, deuxième accident mortel

Il y a un an, en novembre 2001, aux usines Peugeot à Sochaux, un ouvrier de 27 ans mourait broyé dans un compacteur à cartons (cf LO n° 1741 du 30 novembre 2001). Cet ouvrier était employé par Ecospace, société sous-traitante pour le tri des déchets de la production chez Peugeot.

Lundi 4 novembre dernier, un chauffeur de la même entreprise - qui s'appelle aujourd'hui Onyx - a été découvert, seul, coincé entre deux bennes, inconscient. Le médecin du travail, les pompiers, le Samu une fois appelés, il était transporté à l'hôpital toujours inconscient. Cet ouvrier de 41 ans, père de deux enfants, mourait la nuit suivante.

Les ouvriers d'Onyx sont sous le choc. Personne n'a rien vu, personne ne sait comment cela s'est passé, et surtout personne ne sait ou ne peut imaginer comment la victime a pu se retrouver coincé de la sorte ! Les ouvriers qui traitent les cartons d'emballage et tous les déchets sont dans un local, mais les chauffeurs, eux, sont à l'extérieur, bien souvent isolés des autres.

Tous s'accordent à dire que les conditions de travail sont de pire en pire avec les différents horaires de travail chez Peugeot (nuit, VSD et 2X8), l'augmentation de la production, le manque de personnel pour faire face aux montagnes de déchets à traiter jour et nuit, sept jours sur sept !

Jusqu'à présent, ni l'enquête de police ni celle des CHSCT (Comité d'hygiène et de sécurité -conditions de travail) n'ont pu déterminer la cause exacte de cet accident. Mais dans les ateliers Peugeot, les ouvriers de fabrication n'ont pas oublié la mort, dans le même chantier, du jeune ouvrier un an plus tôt !

L'exploitation accentuée de tous - ouvriers d'Onyx comme ceux de Peugeot - a donc coûté la vie à ce chauffeur, qui s'est retrouvé isolé bien trop longtemps avant d'être secouru, et cela dans une usine où il y a 17 000 salariés !

Il est mort parce que le PDG de Peugeot, Folz, veut toujours faire produire plus de voitures, et pouvoir ainsi pavoiser avec des bénéfices records.

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