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- Lutte ouvrière n°1790
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Leur société
La loi de " modernisation sociale " suspendue...et les licenciements continuent de plus belle
Le gouvernement a confirmé qu'il présenterait fin novembre un projet de loi pour " suspendre " l'application de certains articles de la loi dite de " modernisation sociale ". Ainsi l'allongement de un à trois mois des procédures de licenciement et le recours à un " médiateur " seraient " gelés ". Et les qualités professionnelles (appréciées par le patron) seraient réintroduites parmi les critères servant à définir l'ordre des licenciements dans une entreprise.
En fait, " le gouvernement nous fait une passe et nous dit : réfléchissez sur le problème des plans sociaux. Il faut qu'on fasse le bilan de ce qui existe, qu'on en tire les leçons et qu'on fasse de nouvelles propositions ", a commenté le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque.
Ce dirigeant syndical déclare ouvertement vouloir jouer le jeu du gouvernement, lui, aux côtés du Medef, qui réclame carrément la suppression de cette loi dite de modernisation sociale. Le gouvernement propose une " suspension " des articles qui incommodent un peu plus le patronat, le temps, dit-il, de " négocier " avec les organisations syndicales. Pendant ce temps, les plans de licenciements se multiplient.
Durant ces dix-huit mois, des accords d'entreprise " expérimentaux " d'une durée de deux ans pourraient fixer leurs propres procédures de plans de licenciements.
Cette loi de modernisation sociale, il est vrai, n'était en aucune manière une loi qui interdisait les licenciements. Tout au plus elle les retardait, de quelques semaines. D'ailleurs, ces derniers mois, les plans de licenciements ont été nombreux alors que cette loi était en vigueur.
Mais, tant que cette loi s'applique, les salariés disposent parfois d'un petit délai entre l'annonce des licenciements et le moment où le patron peut officiellement les mettre dehors. Mais cela, c'est encore trop pour les patrons qui souhaitent pouvoir jeter à la rue les salariés, au moment et dans les conditions qu'ils auront décidés.
Tous les dirigeants syndicaux ne s'alignent pas aussi platement que le dirigeant cédétiste Chérèque. Mais ils n'ont fait, dans le meilleur des cas, que geindre en répétant que si le gouvernement Chirac-Raffarin supprimait la loi dite de " modernisation sociale ", c'était bien la preuve que celle-ci était bonne.
Si c'est pour nous prouver que Chirac-Raffarin peuvent faire encore pire que le gouvernement Jospin, en quoi cela est-il consolant ?