Guadeloupe : Les manoeuvres des groupes hôteliers pour se faire encore plus subventionner21/11/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/11/une1790.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Guadeloupe : Les manoeuvres des groupes hôteliers pour se faire encore plus subventionner

Le groupe hôtelier international Accor a lancé une véritable campagne dirigée contre les travailleurs de Guadeloupe et Martinique, et contre leurs organisations syndicales. Selon lui, il y aurait trop de grèves aux Antilles ; cela ferait fuir les touristes. Et pour aggraver encore l'attaque, les travailleurs de l'hôtellerie sont désignés du doigt : ils ne sont pas aimables, ils ne sont pas formés, ils sont même agressifs envers les clients !

Accor a même parlé du manque de formation des travailleurs du tourisme. Mais comme le lui a fait remarquer un conseiller régional de Martinique, il doit s'en prendre à lui-même puisque ce groupe assure lui-même la formation de ses employés. En réalité, tout ce rideau de fumée, fait de mensonges et de propos racistes et méprisants, est là pour camoufler autre chose.

Lorsque Accor menace de ne plus conserver son implantation aux Antilles où il contrôle plusieurs grands hôtels pour touristes aisés, c'est de l'argent qu'il veut, de l'argent public ! Le groupe Club Méditerranée a d'ailleurs été dans le même sens en déclarant qu'il voulait bien, lui, maintenir ses activités, mais pas à n'importe quelles conditions.

Du côté du gouvernement, le message a été vite et bien reçu. Le ministre du Tourisme a annoncé que l'État allait faire quelque chose pour le tourisme aux Antilles et qu'un " plan " était en préparation ! Pour sa part, Brigittte Girardin, ministre de l'Outre-mer, a précisé qu'elle allégerait " le coût du travail " en exonérant encore plus les entreprises de charges sociales et que le dispositif de défiscalisation (loi Pons) serait reconduit et renforcé.

Ces nouvelles subventions permettront aux patrons de l'hôtellerie de rénover leurs hôtels à peu de frais car, comme l'a reconnu Vial Collet, dirigeant de l'organisation guadeloupéenne des patrons (le Medef local), le parc hôtelier a vieilli et il faut le reconstruire.

L'opération des patrons de l'hôtellerie a donc réussi. Après s'en être mis plein les poches pendant de nombreuses années, en exploitant la main- d'oeuvre locale et en utilisant les différents dispositifs d'aides publiques, ils vont pouvoir, avec la complicité du gouvernement, continuer à accumuler des millions d'euros de profit.

Dire que ce sont les mêmes patrons qui, relayés complaisamment par une partie de la presse, n'ont pas assez de mots pour dénoncer l'assistanat et les aides sociales accordées à la population pauvre des Antilles ! Eux, c'est sans complexe qu'ils réclament d'être encore et toujours plus assistés. Quant au gouvernement, il s'exécute, et avec le sourire.

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