Condamnation de Bové : Prison pour le syndicaliste, mansuétude pour l'ex-PDG et l'ancien ministre21/11/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/11/une1790.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Condamnation de Bové : Prison pour le syndicaliste, mansuétude pour l'ex-PDG et l'ancien ministre

Coup sur coup, mardi 19 novembre, tombaient deux nouvelles : prison pour le syndicaliste José Bové et mansuétude pour les réquisitions du procureur dans l'affaire Elf à l'encontre des deux principaux protagonistes, Roland Dumas et Le Floch-Prigent.

Dumas, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Mitterrand, se faisait offrir des cadeaux par Elf ; le second, ancien PDG d'Elf, donnait l'ordre de soustraire l'argent de la compagnie à ses subordonnés pour financer les fonds secrets servant à corrompre à tout-va. Le procureur de la République a demandé aux juges de la cour d'appel de condamner ces deux personnalités à des peines de prison avec sursis, alors qu'ils avaient été condamnés à de la prison ferme en première instance. Le procureur, selon la radio, a déclaré que l'on n'est plus aujourd'hui dans le climat détestable de l'époque du premier procès. Le comptable d'Elf, aujourd'hui à la retraite, a eu beau venir attester à la barre que c'est bien son ancien PDG lui-même, Le Floch-Prigent, qui a donné les ordres écrits d'effectuer les virements douteux, rien n'y a fait. L'indulgence du représentant du parquet a été sans faille. Il n'y a que les seconds couteaux de cette affaire, Christine Deviers-Joncourt et Alfred Sirven qui, pour lui, méritaient la prison.

Le jour même, le pourvoi devant la Cour de cassation de José Bové contre une nouvelle condamnation à de la prison ferme, pour une action syndicale conduite par la Confédération paysanne, a été rejeté. Du coup, une autre condamnation avec sursis à son encontre tombe, et lui et son camarade R. Riesel se retrouvent à devoir retourner en prison pour 14 mois, sauf grâce présidentielle.

Certes, chaque magistrat est réputé être indépendant. Mais indépendant de qui au fait ? De ses idées, du milieu des privilégiés dont les hauts magistrats sont très souvent issus et qu'ils fréquentent, des préjugés anticommunistes, antiouvriers, antisyndicalistes et réactionnaires qui sont si répandus dans ce même milieu ? Ou encore de l'air du temps où ce sont les pires idées réactionnaires qui ont la cote ?

En tout cas, on se demande où est la justice vraie dans tout cela. Notre solidarité pleine et entière va aujourd'hui à José Bové et à R. Riesel pour exiger qu'on ne le renvoie pas en prison une nouvelle fois.

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