Collège Elsa-Triolet - Saint-Denis : Les attaques contre les fonds sociaux21/11/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/11/une1790.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Collège Elsa-Triolet - Saint-Denis : Les attaques contre les fonds sociaux

Au collège Elsa-Triolet de Saint-Denis, en organisant comme chaque année les voyages scolaires en octobre, les enseignants ont appris qu'il n'y avait plus de sous dans la caisse, en raison d'une diminution de 70 % de la dotation des fonds sociaux collégiens. Ces fonds avaient commencé à diminuer il y a deux ans sous le gouvernement socialiste, mais le nouveau gouvernement semble vouloir les supprimer.

Cet argent permettait auparavant aussi bien d'organiser des activités extra-scolaires que d'aider les familles en difficulté à payer la cantine. L'intendance du collège se demande même comment elle va encore pouvoir faire fonctionner celle-ci.

Aussitôt, les enseignants et les parents d'élèves ont interpellé les représentants du ministre.

Ces gens, toujours prêts à témoigner d'une grande commisération par rapport aux difficultés que connaissent nos établissements, ont commencé par éluder les questions qui leur étaient posées. Puis ils ont avancé des explications différentes : une rallonge allait arriver, ou ils allaient revaloriser les bourses en prenant sur ces fonds, ou ils récupéreraient cet argent dans tous les établissements car certains (on se demande lesquels) ne les utilisaient pas...

Dans d'autres établissements, des voyages scolaires sont déjà annulés. Finalement, le 14 novembre, l'inspecteur d'académie, lors d'une réunion des 116 principaux de collège de l'académie, justifiait les raisons pour lesquelles le ministère avait décidé de baisser ces fonds de 53,23 % pour l'année civile 2002, par rapport à 2001 : cela se fait au nom de la rigueur budgétaire et de " l'effort de solidarité nationale ".

Plusieurs chefs d'établissement exprimaient de vives inquiétudes quant aux conséquences de ces décisions sur les familles, les élèves et les établissements. Et au collège, des enseignants ont relevé que " l'effort de solidarité nationale voulait que pour baisser les impôts des riches, on prenne aux plus pauvres et on sabre les services publics ".

Cette disparition programmée des fonds sociaux peut avoir des conséquences catastrophiques : dans les établissements comme le nôtre, sur 180 élèves qui mangent à la cantine, la moitié ne peuvent le faire qu'avec l'aide des fonds sociaux. Dans un autre collège de Saint-Denis, Jean-Lurçat, 48 enfants sur 60 mangent à la cantine avec cette aide (sur près de 500 élèves, certaines familles hésitant même à la demander). La diminution et la suppression des fonds sociaux risquent d'entraîner la fermeture de cantines pour cause d'équilibre budgétaire !

Les enseignants ont exprimé leur souhait de voir réagir toutes les parties concernées : les parents d'élèves en premier lieu qui font déjà signer des pétitions, mais aussi les chefs d'établissement et les intendants, qui ne se voient pas envoyer les huissiers pour demander le recouvrement des frais de cantine (150 euros par trimestre). Nous avons décidé de joindre les établissements du département et au-delà (car il apparaît que toute l'Éducation nationale est concernée), et d'organiser une réunion avec les parents d'élèves. Préparer la riposte s'impose.

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