Un arrêté du Conseil d'État n'a fait que réparer une injustice qui durait depuis l'époque de la décolonisation. En décembre 1959, de Gaulle décidait de bloquer les pensions et retraites des anciens combattants étrangers de la défunte Union française dès lors que leur pays accédait à l'indépendance et qu'ils choisissaient d'aller y vivre. De Gaulle faisait ainsi payer leurs choix aux soldats étrangers de l'armée française. Pensions et retraites étaient gelées, transformées en indemnités non indexables sur le coût de la vie. L'écart entre les pensions et les retraites des soldats étrangers et français ne cessa donc de croître.

A titre d'exemple, aujourd'hui, un ancien combattant, invalide à 100 % touche une pension d'invalidité de 690 euros par mois, un ancien soldat sénégalais de l'armée française dans la même situation reçoit 230 euros, un Marocain 61 euros. Même chose pour la retraite : 417 euros pour un Français, 80 euros pour un Malien et seulement 16 euros pour un Cambodgien !