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- Lutte ouvrière n°1789
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Leur société
Emplois-jeunes : L'ardoise de Jospin laisse les jeunes sur le carreau
Créés en 1997 par Jospin, les « emplois-jeunes » sont présentés par les partis de l'ex-gouvernement de la gauche plurielle comme une « avancée » à mettre à leur actif. En fait, cette mesure est bien dans le style des autres mesures dites « sociales » prises sous Jospin. On vient d'apprendre, en effet, que durant les cinq ans où Jospin a été aux affaires, l'État n'a versé aucune cotisation-chômage pour 62 000 aides-éducateurs (les emplois-jeunes de l'Éducation nationale).
Et le scandale éclate au moment où 20 000 d'entre eux risquent de perdre leur place. Car, il faut rappeler que ces emplois-jeunes étaient non pas des embauches fermes, mais des emplois précaires. Il s'agissait de CDD conclus pour cinq ans. Et même si certains ont obtenu un « sursis », rien que dans l'Éducation nationale 20 000 devraient disparaître en juin 2003.
Que deviendront ces jeunes ? Ce n'était pas le problème de Jospin et de son gouvernement qui ne cherchaient qu'une chose : faire croire qu'ils luttaient contre le chômage, tout en refusant de procéder à de réelles embauches, et en nombre autrement plus grand que les seuls 210 000 emplois-jeunes existant toutes branches confondues, pour faire face aux besoins criants dans les services publics.
Enfin, dernier « cadeau » laissé par Jospin, il offre - un comble, mais ce n'est pas difficile, la preuve - la possibilité à Raffarin de le doubler sur « sa gauche ». L'actuel gouvernement de droite ne se prive pas de faire connaître l'affaire tout en cherchant à se faire mousser. Et de prétendre qu'« aucun employeur n'aurait osé faire cela » en assurant « évidemment que nous n'allons pas laisser tomber ces jeunes ». Comment ? En proposant une embauche ferme à ceux qui le souhaitent ? Bien sûr que non ! De cela Chirac-Raffarin ne veulent pas plus en entendre parler que Jospin avant eux. Alors, comme pour rattraper l'« oubli » de Jospin, Fillon, l'actuel ministre de l'Emploi dit « négocier » avec l'Unedic. En clair, il cherche un arrangement qui laissera le gros de l'addition (il en coûterait plus d'un demi-milliard d'euros par an si ces 62 000 aides-éducateurs devaient se retrouver au chômage) à l'Unedic, déjà fortement endettée. Une note que l'on présentera ensuite aux salariés en tant que cotisants à l'assurance-chômage et aux contribuables.