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Dans le monde
Liberté pour Mumia Abu-Jamal !
Samedi 2 novembre, une manifestation dans le centre de Philadelphie aux États-Unis clamait l'innocence de Mumia Abu-Jamal, depuis plus de vingt ans dans le couloir de la mort. Une délégation française d'une cinquantaine de membres était venue appuyer la demande d'audition des témoins qui disculpent Mumia et que la justice américaine refuse d'entendre, demande faite par les militants de " Move " (mouvement constitué contre les brutalités policières à Philadelphie) et des comités de soutien américains. Il s'agit en particulier de Arnold Beverley, qui peut prouver qu'il a tué l'officier de police Faulkner, en exécution d'un " contrat " sur sa tête, car il gênait l'administration locale dans ses opérations de corruption.
Deux cents personnes manifestant dans les rues de Philadelphie, cela paraît bien peu, vu d'ici, et effectivement, c'était la plus petite manifestation depuis des années. Mais il faut dire que lors de la précédente, en décembre dernier, les provocations policières s'étaient soldées par plusieurs blessés très graves. En outre, se faire repérer dans une manifestation, cela signifie beaucoup de harcèlements et de tracasseries de toutes sortes. Aussi, la sympathie profonde que la cause de Mumia suscite dans les milieux afroaméricains ne s'est exprimée que par des coups de klaxon des automobilistes passant dans la rue proche du rassemblement.
Cette manifestation se déroulait à quelques jours des élections américaines dites de " mi-parcours ". A Philadelphie, aussi bien le candidat démocrate que le républicain au poste de gouverneur ont promis la tête de Mumia à leurs électeurs. Ils ont promis de signer l'ordre d'exécution après leur élection. Si rien ne les arrête, cela signifie, en fonction des règles de droit, que Mumia pourrait recevoir un troisième mandat d'exécution avant l'été 2003.
Pour bien comprendre l'acharnement contre Mumia, peut-être faut-il rappeler que cet ancien militant des Black Panthers n'a jamais baissé les bras et continue, du couloir de la mort, à dénoncer la politique des puissants, des riches contre les pauvres, de l'impérialisme contre le reste du monde.
Notre camarade Chantal Cauquil, députée européenne, est intervenue au début de la manifestation, demandant notamment " l'abolition immédiate et inconditionnelle de la peine de mort aux États-Unis, comme partout dans le monde ", dénonçant cette peine comme " une arme politique utilisée par l'appareil d'État américain pour régler des comptes avec des militants comme Mumia Abu Jamal ". Notre camarade a conclu en affirmant sa solidarité et en demandant la " liberté immédiate pour Mumia, our brother ".