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- Lutte ouvrière n°1787
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Dans les entreprises
SNCF Gare d'Austerlitz (Paris) : Une grève réussie
Parce que le délégué syndical de l'entreprise TSI, qui agence les trains, avait dénoncé le manque d'effectifs, il a reçu une lettre pour un entretien préalable avant sanction pouvant aller jusqu'au licenciement.
Ces menaces contre un délégué ont mis le feu aux poudres. L'indignation était grande parmi les vingt-six salariés de cette entreprise de sous-traitance de la SNCF qui distribue la literie dans les trains couchettes. Le contentieux était déjà lourd avec la direction de TSI qui a repris le marché depuis plus d'un an : non-paiement de primes et autres éléments de salaire, qualifications non prises en compte, prime conventionnelle pour la conduite des locotracteurs non payée. C'en était trop, vendredi 25 octobre, l'équipe du matin arrêtait le travail.
L'assemblée des grévistes décida d'aller voir leurs camarades de TSI sur le chantier Masséna pour leur demander d'être solidaires. Elle décida également de s'opposer à du personnel recruté pour la circonstance, aux chefs de TSI ou à des cadres de la SNCF qui voudraient faire leur travail. Les grévistes rendirent aussi une petite visite aux responsables de la SNCF qui sont de fait les vrais patrons, ceux qui tiennent les cordons de la bourse et qui décident de tout en dernier ressort.
Le soir, les grévistes furent aidés par des nettoyeurs d'autres entreprises de la gare, venus leur prêter main-forte, notamment au moment où la SNCF et TSI voulurent faire le forcing pour faire les trains. Il y eut quelques accrochages, et les chariots d'approvisionnement furent bloqués.
Devant la détermination des grévistes, la direction a cédé rapidement : la procédure contre le délégué syndical a été retirée ; l'engagement a été pris que les ouvriers soient au minimum quatre par équipe le jeudi ; ceux qui sont sous contrat CDD, depuis plus de six mois pour certains, seront prioritaires à l'embauche ; toutes les primes dues devraient être régularisées ; enfin, la direction s'est engagée à respecter la convention en matière de qualifications ; et pour finir la journée de grève est payée.
Bref, la direction a reculé sur toute la ligne !