Raffarin ne serait pas du tout le réactionnaire que certains dénonçaient. Sur un problème aussi sensible que celui de l'immigration, il parle. Il parle de la France " qui porte le métissage dans son coeur " et pour bien illustrer cela au-delà de l'installation éventuelle " d'un lieu de mémoire consacré à l'immigration ", il affirme que les objectifs de son gouvernement sont de refuser toute politique ségrégationniste et d'accueillir dignement les 100 000 immigrés qui entrent chaque année en France...

Mais aujourd'hui, qu'en est-il de la régularisation des " sans-papiers " ? Raffarin n'en pipe mot, de même que de la suppression de la " double peine " ou du droit de vote pour les étrangers qui ne sont pas originaires des pays de l'Union européenne. Prendre ces trois mesures nécessiterait de s'attaquer à bien des préjugés chauvins et xénophobes et de renoncer à toutes les explications démagogiques qui font de l'immigration la mère de tous les maux.

Raffarin sous la houlette de Chirac poursuit la politique de ses prédécesseurs de droite ou de gauche : des bonnes paroles " humanistes " pour la galerie, et pour les immigrés les difficultés multiples à obtenir ou renouveler des papiers leur permettant de vivre en France et d'y travailler légalement.