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Dans les entreprises
P&O Ferries : Non aux licenciements !
Jeudi 24 octobre, les établissements P&O FERRIES de Calais, Cherbourg, Le Havre, Paris et Zeebrugge (Belgique) étaient très majoritairement en grève. La grève a occasionné un très important ralentissement du trafic vers l'Angleterre. Nous refusons le licenciement de centaines de salariés dans la branche Ferries, en Belgique à Zeebrugge (20 licenciements qui viendraient s'ajouter à la cinquantaine décidés au printemps), à Cherbourg (une trentaine sur 64 salariés), au Havre (une trentaine sur 84 salariés), à Paris (une dizaine de licenciements projetés et fermeture du dernier bureau restant) et en Grande-Bretagne (200 salariés sur 1 500 menacés de licenciement).
Au printemps déjà, la direction avait décidé de fermer deux des quatre lignes de ferries au départ de Zeebrugge et de licencier une cinquantaine des quelque 120 salariés travaillant pour P&O dans ce port. Elle annonce cyniquement la couleur : atteindre un niveau de profit de 15 % qu'elle qualifie de " raisonnable " et augmenter le cours et le revenu de ses actions. Elle espère récupérer sur Calais le trafic des lignes fermées sur Zeebrugge et réaliser ainsi des économies d'échelle.
La direction de P&O avait déjà fermé ses lignes ferries transmanche au départ de Boulogne (1993) et de Dieppe (1999). Chaque fois des salariés sont licenciés et les voyageurs doivent s'adapter aux conditions de transport et aux tarifs prohibitifs de la compagnie. Elle espère aussi acquérir une position encore plus monopolistique sur le marché très juteux du transmanche, en éliminant ou rachetant les autres compagnies maritimes.
Les salariés et les organisations syndicales BBTK (FGTB flamande de Belgique) de Zeebrugge, CFDT de Calais et CGT de Cherbourg, Le Havre, Paris et Calais ont organisé cette journée d'action à l'occasion de la réunion extraordinaire du Comité d'entreprise européen P&O à Calais, jeudi 24. Nous exigeons aussi des embauches à Calais pour faire face à l'augmentation du trafic et l'accroissement de notre charge de travail.
La grève a commencé à 11 heures, avec l'arrivée d'une soixantaine de salariés de Cherbourg et du Havre. Elle n'a été levée qu'à 17 heures. De Calais, sont aussi venus beaucoup de ceux en repos.
Même si, cette fois, Calais n'est pas touché, les attaques contre les salariés des autres ports auront des répercussions là aussi, ne serait-ce que parce que la direction va tenter de nous imposer une nouvelle augmentation de la charge de travail. Et puis il y a le sentiment qu'on ne peut pas laisser un groupe comme P&O jouer à son gré avec la peau des salariés, alors que c'est un des plus gros armateurs du monde qui accumule des profits gigantesques.
Tout en ralentissant sévèrement le trafic, un tract a été distribué en anglais, en français et en néerlandais pour expliquer notre action aux voyageurs. Il se terminait par :
" Soyez assurés que ce n'est pas de gaîté de coeur que nous nous voyons contraints par les choix de la direction de cesser le travail et de troubler votre voyage, mais veuillez considérer que, quand cette même direction décide de fermer une ligne, de licencier des salariés, ce n'est pas l'espace de quelque temps que les conditions de transport sont perturbées... mais pour toujours ! "
La direction qui débarquait à Calais pour le Comité d'entreprise européen a fui et s'est retranchée dans un château de luxe à la campagne, loin des salariés.
Cette journée fut un succès, nous étions plus nombreux et plus déterminés que nous l'espérions. La direction générale, d'habitude si arrogante, a préféré adopter un ton mielleux. Mais rien n'est gagné, et pour faire plier P&O, il faudra d'autres mobilisations, et en particulier trouver le moyen de toucher et d'entraîner les salariés anglais du groupe.