- Accueil
- Lutte ouvrière n°1787
- Grenoble : Des menaces contre une maternité publique
Leur société
Grenoble : Des menaces contre une maternité publique
Deux maternités dépendent du Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble : la plus importante est à l'Hôpital Nord, la deuxième est à l'Hôpital Sud, sur la commune d'Echirolles, en banlieue grenobloise. Depuis quelques mois, le directeur du CHU a repris son offensive contre la maternité de l'Hôpital Sud. En 1993 déjà, le nombre d'accouchements passait de 1 800 par an à 1 300. En 2001, un poste de sage-femme était supprimé et en janvier 2002, deux lits de spécialité ont été supprimés.
Cet été, profitant d'un dégât des eaux dans ses locaux, il avait envisagé de fermer purement et simplement la maternité. Mais cela n'a pas été si simple. D'une part, ni les cliniques de l'agglomération ni la maternité de l'Hôpital Nord n'étaient en mesure d'assurer la totalité des 900 accouchements qui se pratiquent à Sud ; d'autre part, le personnel de la maternité s'est fortement mobilisé et a fait savoir son opposition à la fermeture.
Mais le directeur n'a pas encore renoncé. Et son nouvel objectif est de diminuer de moitié le nombre d'accouchements à Sud. Il a fait donner des consignes pour ne recevoir que 40 femmes par mois au lieu des 80 habituelles. Il laisse aussi la situation se dégrader en ne proposant que des contrats précaires aux nouveaux gynéco-obstétriciens, en laissant aux secrétaires la charge de refuser des inscriptions, ou d'orienter les femmes sur la maternité Nord, si le quota mensuel à Sud est dépassé. Ainsi, le personnel de la maternité Nord se retrouve avec une surcharge de travail, alors que celui de Sud pourrait l'assumer.
Pour justifier sa politique, le directeur parle du projet de " l'hôpital couple-enfant " qui verra (peut-être) le jour en 2006-2008 et qui devrait regrouper les deux secteurs de maternité.
En fait, il cherche à faire des économies et tend à se désengager de tous les accouchements qui ne posent pas de problèmes médicaux pour les confier au secteur privé. L'hôpital ne garderait que les accouchements susceptibles d'être difficiles. D'ailleurs, au même moment, on apprend qu'une clinique privée de Grenoble a reçu l'autorisation du maire PC d'Echirolles pour installer sa maternité sur la commune.
Il est inadmissible de fermer une maternité qui accueille les patientes de toutes les communes du sud de l'agglomération. Tout comme il est inadmissible de surcharger la maternité Nord, qui risque de devenir, comme le disent les sages-femmes, " une usine à bébés ". Un comité de défense de la maternité Sud s'est constitué. Il reste que c'est la population de Grenoble, d'Echirolles et de toute l'agglomération qui devra se mobiliser pour pouvoir faire supprimer les quotas d'admission et faire abandonner définitivement le projet de fermeture.