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Leur société
Arlette Laguiller : Transport de l'énergie... et des fonds publics vers le privé
Arlette Laguiller est intervenue en séance plénière du Parlement européen, le 23 octobre, à propos d'un rapport, le rapport " Beysen ", concernant un ensemble d'orientations relatives aux réseaux transeuropéens dans le secteur de l'énergie.
" Qui s'opposerait à " la mise en place et l'entretien des infrastructures du secteur énergétique " et à l'intégration " des réseaux énergétiques des pays " qui vont adhérer à l'Union européenne ? Personne, évidemment, s'il s'agissait réellement de satisfaire les besoins des populations !
Mais il ne s'agit pas de cela. Ce dont il s'agit, et ce rapport l'annonce sans détour, c'est que la " construction et la maintenance des infrastructures dans le domaine de l'énergie devront, en règle générale, être assujetties aux lois du marché ". Et, pour réaliser cette " mise en place d'un marché intérieur de l'énergie plus ouvert et concurrentiel ", les fonds publics versés au privé vont passer de 10 à 20 % du montant des investissements.
Les députées de Lutte Ouvrière sont opposées à l'utilisation de l'argent public pour alimenter les profits privés. En outre, l'interconnexion accrue des réseaux de gaz et d'électricité n'a pas pour objectif une rationalisation de la distribution de l'énergie à l'échelle de l'Union. Il s'agit en réalité de l'ouverture totale du marché du gaz et de l'électricité à la concurrence. Ce qui, dans le cas de la France, par exemple, signifie un pas de plus vers la privatisation d'Electricité et de Gaz de France, processus que nous rejetons complètement. Nous le rejetons comme ces dizaines de milliers de travailleurs qui ont manifesté le 3 octobre à Paris pour qu'Electricité et Gaz de France restent des services publics. Et nous sommes contre toute atteinte au salaire ou à la retraite des travailleurs de ce secteur. "
Oui, il faut que les différents États ou la Communauté européenne puissent financer un réseau de transports dans le secteur de l'énergie à la hauteur du XXIe siècle et qui soit géré, non pas en fonction des critères de rentabilité ou de profit pour quelques-uns, mais pour satisfaire les besoins énergétiques de tous et pour que chacun y ait un accès égal. Mais nous ne pensons pas qu'en étant vouées aux intérêts privés les institutions actuelles le réalisent.