Une déclaration d'Arlette Laguiller25/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1786.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Une déclaration d'Arlette Laguiller

"Avec sa loi dite de "sécurité intérieure" le gouvernement se donne des moyens d'amplifier la guerre qui se mène contre les démunis, contre les pauvres.

Il y a de quoi être révolté par cette loi qui criminalise la pauvreté alors que ce gouvernement laisse le patronat aggraver le chômage par des licenciements collectifs, fabriquant ainsi sans cesse des pauvres supplémentaires. Sans même parler des mesures prises par le gouvernement lui-même qui fait des économies au détriment des catégories les plus démunies

Ce n'est ni en montrant du doigt les jeunes qui discutent au bas des immeubles, au moment même où le gouvernement supprime par milliers surveillants et emplois-jeunes dans les établissements scolaires, ni en désignant les prostituées comme fauteurs de désordre que l'on mettra fin à l'odieuse exploitation par des réseaux mafieux dont elles sont les premières victimes, ni en donnant plus de pouvoirs à la police, qui en a déjà pas mal, y compris ceux qu'elle s'octroie elle même, que la situation s'améliorera.

Les dirigeants du PS feignent de s'étonner de la politique de l'équipe Chirac-Sarkosy. Ils s'indignent - mollement il est vrai. Mais n'avaient-ils pas, en laissant filer le chômage, lorsqu'ils étaient au pouvoir, contribué eux aussi à fabriquer cette pauvreté qui alimente l'incivilité et l'insécurité ?

Plutôt que de trouver des boucs émissaires, il faudrait donner la priorité à la lutte contre le chômage, à l'amélioration des conditions d'accueil et d'éducation des jeunes, et en finir avec une démagogie sécuritaire qu'un Le Pen ne renierait pas."

Arlette LAGUILLER

Partager