Peugeot - Poissy : Danger permanent25/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1786.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot - Poissy : Danger permanent

Durant l'été à Peugeot Poissy, de nouveaux aménagements ont été faits sur l'une des chaînes, le " système 1 ", appelé aujourd'hui Rampy. Sur l'autre chaîne, le " système 2 ", en revanche rien n'a été changé. Mais, ancienne ou nouvelle formule, les travailleurs subissent des conditions de travail exténuantes et dangereuses.

Lundi 15 octobre, à 2 h du matin, on a frôlé la catastrophe sur le 1er tronçon du système 2. Une balancelle s'est décrochée et une voiture a chuté, le rail de guidage ayant cédé. La cause : l'usure maximum du rail. En juin, un accident similaire s'est produit sur l'ancien système 1, aujourd'hui disparu. Le système 2 doit être changé mais, en attendant, la maintenance est abandonnée. Résultat, les accidents se succèdent, mettant la santé et même la vie des ouvriers en danger.

Cette fois-ci, un ouvrier a été blessé : " légèrement ", s'est empressée de déclarer la direction dans une lettre lue par les chefs dans les réunions de secteur. La caisse s'est arrêtée à quelques centimètres du sol et de l'ouvrier qui travaillait en dessous. Il a risqué sa vie. L'attitude de la direction a révolté de nombreux travailleurs qui en discutaient partout dans les ateliers et dans les cars. Comme ont indigné les déclarations de Folz, le PDG du groupe PSA, en visite à Poissy le 8 octobre : " Il y a une capacité de tirer un peu plus sur le site de Poissy ". Et ça tire déjà partout... jusqu'à l'accident !

Cela tire aussi dans les nouveaux secteurs qui symbolisent, aux dires de Folz, l'usine de l'avenir. Au secteur Rappy-fonds, dix mois après le lancement, à la pose des tapis, six postes ont été supprimés sur les trois équipes. Au " Rampy ", au montage des radiateurs, l'opérateur doit effectuer trois opérations de plus et n'a plus le temps d'utiliser l'appareil qui lui éviterait d'avoir à soulever la pièce, tellement cela va vite. A la pose des butées de talonnage, l'ouvrier doit monter en plus la plaque thermique. A la pose des tuyaux de frein, les ouvriers sous caisse sont obligés de rester les bras en l'air. Au montage des roues de secours, au serrage des capteurs, à la pose des pare-boue, les opérateurs travaillent en position arc-boutée. Et les exemples ne manquent pas...

Alors oui, ça " tire ", pour gonfler, comme le veut Folz, les profits des actionnaires de PSA. Mais à force de tirer, tout ce qu'on peut espérer, c'est que ça casse.

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