Lycée Delacroix(Drancy) : Le ras-le-bol s'exprime25/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1786.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans l'enseignement

Lycée Delacroix(Drancy) : Le ras-le-bol s'exprime

Comme de nombreux lycées en France, et notamment en Seine-Saint-Denis, le lycée Delacroix de Drancy subit les conséquences sociales du chômage important et de la pauvreté croissante. Mais au lieu de renforcer les moyens matériels et humains, le gouvernement actuel, dans la lignée de ses prédécesseurs, ne fait rien, voire les diminue.

Ainsi pour ce lycée qui accueille 1700 élèves, il n'y a en moyenne que quatre à six surveillants par jour. Et depuis la rentrée, il y a eu plusieurs incidents (bagarres, intrusions de bandes extérieures pour régler des comptes, cours perturbés, adultes insultés ou bousculés). Ces problèmes ont lieu surtout le vendredi car ce jour-là, il n'y a que deux surveillants ! Nous avons d'ailleurs dénoncé ce manque de moyens avec la grève nationale, jeudi 17 octobre.

Mais lorsque le lendemain de nouveaux problèmes de discipline se sont produits, le ras-le-bol a éclaté. À 14 heures, nous avons débrayé une heure pour aller voir le proviseur. Devant son attitude peu ouverte à la discussion, nous avons décidé de continuer et, comme de nouveaux incidents arrivaient, nous avons fait évacuer le lycée, en allant avertir les collègues restés dans leur classe.

Le temps de faire sortir les lycéens, et nous apprenions que l'inspecteur académique (représentant le recteur dans le département) arrivait au lycée, prévenu par le proviseur. En l'attendant, nous avons fait la liste de nos besoins.

L'inspecteur exigeait de ne recevoir qu'une délégation, mais nous lui avons imposé de venir en salle des profs et c'est devant plus de 70 présents qu'il a dû noter nos revendications, malgré ses tentatives bien maladroites de nous flatter, et ensuite de nous reprocher notre grève.

Pendant une heure, il a bien sûr essayé de nous dissuader de réclamer des moyens en plus, avec des " arguments " cocasses. Ainsi il a dit : " Arrêtez de croire que plus de surveillants égale moins de problèmes de discipline ; c'est plus compliqué ". " C'est pourtant avec cette logique que le gouvernement dit vouloir augmenter le nombre de policiers ! ", lui a répondu un collègue, ce qui l'a fait changer de sujet. Il a aussi voulu parler du temps où il y avait moins de problèmes de discipline. Une collègue lui a alors rappelé qu'il y a vingt ans, le lycée comptait 18 surveillants ! Et comme l'inspecteur insistait sur l'aide de la police, certains ont parlé de l'attitude parfois choquante de certains policiers devant le lycée, redisant qu'il fallait surtout prévenir les problèmes, et non toujours voir la répression.

Après ce rappel d'un certain nombre de vérités, l'inspecteur s'est engagé à nous donner des réponses le mercredi 23 octobre (veille des vacances !). Il ne satisfera évidemment pas nos revendications si facilement. Mais nous sommes décidés à ne pas nous contenter de vagues promesses.

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