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Dans l'enseignement
Les craintes des personnels de services
À l'Éducation nationale, le personnel Administratif, Technique, Ouvrier, de Santé et de Service (ATOSS) des collèges, des lycées, des universités, et des différents services de ce ministère se sent menacé. Ils étaient nombreux en grève, le 17 octobre, et dans les manifestations organisées à travers le pays. Pour la majorité, les conditions de travail sont difficiles, pour des salaires guère plus élevés que le Smic. Ils craignent les projets de déconcentration du personnel que mijote le gouvernement dans le cadre de la décentralisation.
Leur situation n'a cessé de se dégrader. Ils subissent la montée des difficultés dans un certain nombre d'établissements, celle de la violence en particulier dans les collèges et lycées. Les postes ne sont pas tous pourvus. Nombreux sont les auxiliaires qui occupent ces postes, mais en nombre insuffisant. Les remplacements ne sont pratiquement pas assurés. En guise de réduction du temps de travail, avec l'annualisation, ils travaillent davantage. À cela s'ajoute le fait qu'ils sont en ligne de mire des projets de déconcentration et de décentralisation du gouvernement, de même que les surveillants et les conseillers principaux d'éducation.
Car même si le gouvernement le conteste lorsqu'il rencontre des dirigeants des syndicats ATOSS, ses intentions sont connues. De nombreux notables dans les régions ou dans les Conseils généraux aspirent à accroître leurs pouvoirs et la masse de ce qu'ils gèrent. Actuellement, seuls la construction et l'entretien des lycées et des collèges relèvent de leurs compétences respectives. Nombreux sont ceux qui revendiquent la gestion totale de ces établissements scolaires et des personnels.
Des " expérimentations " de décentralisation vont avoir lieu par région et par département, pour ensuite être étendues et généralisées au pays. La région Rhône-Alpes s'est portée candidate pour la gestion des ATOSS et elle a même déjà donné la gestion de la cantine de certains de ses lycées à des entreprises privées. La gestion de la santé scolaire intéresse aussi certains départements, comme celui de la Sarthe.
Les personnels ATOSS veulent continuer à relever de l'administration centrale, car ils savent que de la décentralisation à la privatisation, il peut n'y avoir qu'un pas, en particulier pour des secteurs d'activités facilement sous-traitables, comme l'entretien des locaux et la restauration. Cela est déjà le cas pour les grosses réparations dans les lycées, qui sont sous-traitées aux entreprises privées. Il en a été de même pour des activités d'entretien, de voirie ou de cantine, au niveau des communes, au détriment de l'embauche de fonctionnaires territoriaux. Les inquiétudes des personnels ATOSS sont donc fondées.
Ils sont 200 000 à l'échelle du pays, quotidiennement aux côtés de centaines de milliers d'enseignants, et ils peuvent bénéficier de leur soutien ainsi que de celui des élèves et de leurs parents.