La Poste : Non à la privatisation !25/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1786.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Courrier des lecteurs

La Poste : Non à la privatisation !

La Poste tente d'utiliser les nombreux départs en retraite de ces dix prochaines années pour aller vers la privatisation du groupe.

Actuellement, elle a un unique objectif : réduire la masse salariale en privatisant et en précarisant l'emploi (depuis plus de cinq ans, environ 80 % des agents recrutés sont sous contrat privé). Lorsqu'il n'y aura plus de fonctionnaires à La Poste, elle sera privée. La réorganisation du travail bat son plein. L'AMA (Adaptation des Moyens à l'Activité) est le nouveau cheval de bataille de la direction. Il s'agit de supprimer les postes de volants (les remplaçants des absents pour maladie, raisons familiales...), le travail étant réparti sur le reste des présents. Par exemple, sur le secteur auquel appartient Combs-la-Ville, il y avait trois volants. Aujourd'hui, il n'y en a plus qu'un. Du coup, en cas d'absence d'un facteur, sa tournée est répartie sur deux ou trois autres tournées, ce qui augmente d'autant la charge de travail.

D'un côté, on fait des économies sur le dos du personnel et sur la qualité du service, de l'autre La Poste fait des investissements hasardeux, voire catastrophiques. L'argent est utilisé dans une logique capitaliste pour écraser les concurrents. Il ne revient ni au personnel, ni aux usagers sous la forme d'un meilleur service.

Pour mener sa politique, la direction met en place la flexibilité. La notion même de titulaire de quartier est en jeu : l'agent pourra être un jour là, le lendemain ailleurs... On assiste, depuis quelques années, à de véritables expériences de laboratoire sur plusieurs services, dans différents départements et ce, dans l'unique but d'augmenter les profits. Par exemple, au bureau de Combs, l'agent de cabine (il s'occupe de la gestion des recommandés et de l'argent manipulé par les facteurs) n'est plus présent que deux heures le matin et quatre heures l'après-midi. Le service n'est plus assuré en continu ; les lettres et l'argent restent sans aucune surveillance sur la table. Dans l'affaire, La Poste a gagné un emploi.

Le facteur du 3e millénaire aura intérêt à avoir une constitution plus que robuste, des mollets fermes et une volonté d'acier pour ne pas craquer sous la charge de ses sacoches et sous la pression qu'on est en train de faire monter ; et tout cela jusqu'à 60 ans, voire plus !

La notion même de service public est mise à mal. La Poste signe des contrats " Tempost " avec des entreprises expéditrices d'un grand nombre d'objets (vente par correspondance, pub, etc.). Les envois se font à un tarif préférentiel, en général entre 0,18 et 0,20 euro. Ce type de courrier devient prioritaire au détriment du reste. La consigne donnée est que la lettre ordinaire à 0,46 euro ou la presse quotidienne peuvent attendre. Pour argumenter la chose, on nous dit que La Poste s'engage financièrement dans ce genre de contrat " Tempost " et que, en cas de non-respect des délais de distribution, une indemnisation est prévue. Mais quand nous achetons un carnet de timbres, c'est bien un service que nous achetons. Il s'agit là aussi d'un contrat. Quand on poste sa lettre, on attend qu'elle arrive dans les meilleurs délais. À quand le remboursement des affranchissements d'objets des particuliers parvenus hors délais ? Le seul cas où il y a " remboursement " (en bons d'affranchissement), c'est pour les colissimo ; mais là on paye l'envoi encore plus cher...

Devant un tel mépris du petit usager (celui qui paie pourtant le prix fort), l'organisation de sa défense et de celle du personnel doit voir le jour. Il faudrait une mobilisation de tous pour exiger un fonctionnement normal du service public.

Un lecteur facteur à Combs-la-Ville (Seine-et-Marne)

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