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- Lutte ouvrière n°1786
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Dans l'enseignement
Emplois-jeunes, surveillants, CES...non au plan massif de licenciements !
Le tandem Chirac-Raffarin clame à tout vent sa volonté de lutter contre le chômage. Mais il commence par décider, là où c'est directement de son ressort, de supprimer des dizaines de milliers d'emplois dans l'Éducation nationale. À la rentrée 2003, 5 600 postes de surveillants et 20 000 postes d'emplois-jeunes dont le contrat arrive à terme seront supprimés. Plus de 25 000 licenciements en tout ! Le coup est rude. À cela s'ajoutent les suppressions de milliers d'emplois précaires de Contrats emploi solidarité (CES).
Le gouvernement a décidé de faire des coupes claires dans le prochain budget de l'Éducation nationale pour financer ses choix sécuritaires. C'est là justement qu'apparaît le bluff gouvernemental, car ces dizaines de milliers d'emplois que l'on supprime sont indispensables au fonctionnement des établissements scolaires, et du coup à la sécurité qui devrait y régner.
Depuis cinq ans, des emplois-jeunes ont montré chaque jour leur utilité dans le soutien aux devoirs, dans la gestion de l'informatique ou celle des centres de documentation, dans les tâches administratives. Même chose pour les surveillants, qui sont loin d'être en nombre suffisant dans bien des collèges et des lycées, notamment ceux en zone d'éducation prioritaire. Le gouvernement et le rectorat n'affectent même pas, aujourd'hui, le nombre de surveillants nécessaire, déterminé en fonction de ses propres critères ! Et ils en licencient des milliers !
Demain, la situation va devenir infernale. Combien d'établissements se retrouveront bloqués dans leur fonctionnement, parce qu'il n'y aura pas assez de surveillants pour être à la porte du collège ou surveiller une permanence ? Combien de centres de documentation seront fermés, faute de personnel ou d'aides-éducateurs ? Et quel suivi pour la jeunesse scolarisée en grande difficulté ?
De nombreux établissements fonctionnent déjà avec un minimum de personnel enseignant et administratif, ainsi qu'avec un nombre insuffisant de ceux qui sont désignés par le terme " vie scolaire ", au point que, quand plusieurs salariés tombent malades, plus rien ne fonctionne. Si l'Éducation nationale " marche ", tant bien que mal, aujourd'hui, c'est grâce aux milliers de ces jeunes qui occupent des postes précaires et qui sont indispensables. Leur disparition se traduira inévitablement par une forte dégradation des conditions de travail. Le gouvernement Chirac-Raffarin mise sur le dévouement des personnels. Mais il y a des limites.
Des " assistants d'éducation ", retraités ou mères de familles, au nombre de 11 000 devraient être recrutés par le nouveau ministre de l'Éducation nationale, pour remplacer les surveillants ? Un calcul simple montre que le solde sera de toute façon négatif : il manquera toujours 14 600 emplois ! En réponse à ces objections, le gouvernement répond qu'il va créer les " contrats-jeunes " censés remplacer le dispositif des emplois-jeunes. C'est là encore un bluff. Ces contrats ne remplaceront rien du tout, car ils ne s'adressent pas aux mêmes catégories de jeunes et ne concernent pas le même type d'emplois.
Si le gouvernement tenait tant à faire des économies budgétaires, il pourrait déprogrammer le deuxième porte-avions, qui servira à remplir les poches des trusts de l'armement. Comme le disait une pancarte d'un gréviste lors de la manifestation du 17 octobre, " Un porte-avions = 240 000 professeurs ".
La solution est là, et elle est toute simple !