Côte d'Ivoire : La chasse aux immigrés continue25/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1786.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Côte d'Ivoire : La chasse aux immigrés continue

La population pauvre, notamment immigrée, paye le prix fort des affrontements en Côte-d'Ivoire. La main-d'oeuvre étrangère de ce pays s'élève à quatre millions de personnes, sur seize millions d'habitants ! Mais les Ivoiriens, en particulier ceux originaires du nord et de religion musulmane, sont également menacés par le climat xénophobe actuel. Les réfugiés fuyant les zones de combat et les expéditions punitives de la gendarmerie se comptent par dizaines de milliers. Les travailleurs immigrés burkinabés et ceux d'autres nationalités d'Afrique de l'Ouest, victimes de la haine du pouvoir et de la soldatesque, expulsés de leurs bidonvilles d'Abidjan, craignent pour leur vie. Ils vivent dans la hantise des exactions policières, tandis que des dizaines de milliers de familles sont dans la misère du fait de la cherté des produits de première nécessité.

Cette chasse à l'étranger est orchestrée par les médias ivoiriens et planifiée par le régime de Gbagbo, qui perpétue la politique de ses prédécesseurs. Tel est le résultat de " l'ivoirité ", politique dite de " préférence nationale ", dont chefs de partis, barons du régime, hiérarques militaires et mandarins universitaires ont usé et abusé tout au long de la dernière décennie, pour préserver leurs privilèges.

Cette politique, conjuguée à la crise économique, est à l'origine de l'instabilité politique qui règne en Côte-d'Ivoire. Gbagbo cultive la division dans les rangs de la classe ouvrière ivoirienne selon des critères ethniques ou religieux, cherchant à détourner sa colère des vrais responsables de la crise économique actuelle. Cette politique absurde est d'autant plus criminelle que les frontières artificielles des pays africains, et donc les prétendues différences " nationales ", ont été définies par les colonisateurs.

Gbagbo profite de la situation, du même coup, pour éliminer les opposants politiques, notamment les partisans du Rassemblement des Républicains (RDR), le parti d'Alassane Ouattara écarté de la course à l'élection présidentielle, qui ont été pourchassés, tandis que les locaux de ce parti étaient saccagés, le siège du journal pillé, les militants assassinés ou jetés en prison...

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