Chirac et l'Irak : Bluff avant l'alignement derrière Bush ?25/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1786.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Chirac et l'Irak : Bluff avant l'alignement derrière Bush ?

A propos des menaces de guerre qui pèsent contre l'Irak, Chirac a déclaré, lors de son passage en Egypte, que la France " prendrait ses responsabilités (à l'ONU) pour éviter une guerre dont la région n'a pas besoin ". Il n'a pas hésité non plus à expliquer, dès le lendemain, à Beyrouth cette fois et toujours en parlant de l'ONU, que " toutes les résolutions doivent être appliquées. Nous ne pouvons tolérer que l'Irak (...) constitue une menace pour la paix et la stabilité ". Comme quoi, dans l'art de dire tout et son contraire, Chirac est un maître.

Malgré ce que chercheraient à défendre ceux qui croient ou qui font semblant de croire que Chirac peut garantir la paix, comme certains diplomates, français ou non, ou comme les membres du gouvernement, il est bien difficile de transformer Chirac en pacifiste. Il n'a rien contre la guerre dont menace Bush et le sort de la population irakienne, écrasée de misère aujourd'hui dans un pays étranglé par un embargo qui est organisé avec l'appui du gouvernement français, ne l'émeut pas. Ses rodomontades vis-à-vis de Bush, la façon dont il a pu laisser croire, sans jamais le dire clairement d'ailleurs, que la France pourrait exercer le droit de veto qu'elle détient au Conseil de sécurité de l'ONU pour s'opposer à une guerre contre l'Irak, ne relèvent que de la comédie, d'un bluff dont il pense peut-être tirer quelque bénéfice politique, voire économique, face aux États arabes. Cela ne l'empêche pas, dans le même temps et tout en jouant des paroles ambiguës pour accréditer ce qui serait son opposition à Bush, d'être prêt à s'aligner sur la politique va-t-en-guerre de Bush et du gouvernement américain. " Nous voulons agir collectivement, dans le cadre des Nations unies, qui seul assure la légitimité de toute action ", a-t-il déclaré à Beyrouth, confirmant à Bush et au gouvernement américain que, quoi qu'il ait pu dire ou quoi qu'il dise, il ne s'opposera pas aux visées guerrières américaines.

Par-delà tous ses pas de deux et ses écarts de langage, Chirac, en mandataire scrupuleux des intérêts de l'impérialisme français aux quatre coins du globe, danse avec les loups.

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