Non aux licenciements des emplois-jeunes !18/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1785.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Non aux licenciements des emplois-jeunes !

Les 220 000 emplois-jeunes actuellement en poste se demandent ce qu'ils vont devenir, puisque Raffarin a annoncé que ce dispositif ne sera pas reconduit. Ils n'ont donc pour l'instant d'autre perspective que l'ANPE à mesure qu'ils atteignent les cinq ans maximum prévus par leur contrat. Ce sera le cas de plus de 50 000 d'entre eux en 2003. Dans le même temps, les services publics et les associations qui les emploient se demandent comment ils vont tenir sans eux.

En 1997, quand Martine Aubry avait créé ce dispositif, il s'agissait selon ses dires de " créer de nouveaux emplois qui inventeraient les métiers de demain " ! En fait il est rapidement devenu clair que ces emplois précaires allaient servir à boucher les trous creusés dans les emplois par des années de réduction d'effectifs des services publics. Il n'y a en effet que là qu'ils furent mis en place. On n'entendit rapidement plus parler des 350 000 autres emplois-jeunes dans le secteur privé. En fait " d'émergence de nouveaux secteurs " les emplois-jeunes occupèrent donc rapidement des postes d'accueil dans les bureaux de poste ou les hôpitaux, firent un travail de bibliothécaires dans les établissements scolaires ou les communes, aidèrent au travail en petit groupe dans les écoles, à l'aide au devoir dans les collèges.

La gauche puis la droite se sont succédé pour aboutir à la situation qui angoisse actuellement les jeunes qui sont employés avec le statut " emploi-jeune ". Pendant cinq ans, Martine Aubry puis Elisabeth Guigou ont refusé de permettre à ces jeunes de sortir de leur statut précaire. Le discours des ministres de gauche ne varia pas d'un iota : les emplois seraient peut-être prolongés, mais pas question pour ces jeunes d'espérer leur titularisation. Si le poste était renouvelé, il serait occupé par un nouvel emploi-jeune, sans plus de garantie que le précédent. Si bien qu'aujourd'hui, Raffarin peut se payer le luxe de renvoyer au chômage tous ces jeunes auxquels la gauche a refusé de garantir un quelconque avenir. Il a même le culot d'affirmer qu'il ne s'agit pas de créer des emplois précaires dans la fonction publique, mais des emplois durables dans le secteur privé. Ce qui est une imposture car ce ne sont pas les mêmes jeunes, dans des fonctions qui n'ont rien à voir. En supposant que les mesures proposées par Raffarin aboutissent à des embauches de jeunes ! On a toutes les raisons d'en douter.

Pour tous ces gens-là, le travail des jeunes n'est jamais qu'un argument électoral. Mais pour tous les emplois-jeunes qui, depuis cinq ans, ont largement contribué à faire fonctionner services publics et associations, avoir un véritable emploi est un droit. Il est scandaleux de le leur refuser.

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