Aux dires de la direction du Courrier International dont dépendait le centre de tri du Landy, à Paris 18e, l'affaire est bouclée. Le centre est fermé depuis le 30 septembre. Le personnel ne peut même plus y pénétrer pour s'y réunir et depuis fin août il n'y a plus de travail.

Il aura fallu un an à la direction pour éparpiller les 400 postiers qui travaillaient dans ce centre. En fait de reclassement, la direction s'est toujours refusée à prendre en compte les revendications du personnel : " Que personne ne soit muté d'office ni incité à devoir accepter un poste de travail qui ne lui convienne pas ". Chacun devait pouvoir être muté dans le centre ou le bureau de son choix, sur une position de travail et des horaires à sa convenance. Pour une administration comme La Poste qui emploie près de 300 000 travailleurs et compte des milliers de bureaux, une centaine de centres et des dizaines de directions, satisfaire cette revendication élémentaire ne posait aucun problème. Mais la direction voulait montrer que dorénavant c'est elle et elle seule qui décidera du sort de chacun.

Rien qu'à Paris, La Poste a fermé tous les centres de tri situés dans les gares de chemin de fer. Maintenant c'est au tour du Landy. Et pour les deux années à venir la direction a annoncé la fermeture de cinq centres de tri du courrier dans Paris. Fermeture après fermeture, les conditions de reclassement deviennent plus difficiles. Les postiers du Landy, dont beaucoup ont connu une, voire deux ou trois fermetures, peuvent en témoigner. Chaque fois la direction réduit le personnel, les possibilités de reclassement se réduisent comme peau de chagrin.

Ainsi, fin août, il restait au Landy 80 personnes à reclasser... Aujourd'hui la direction envisage quinze mutations d'office et en laisse encore en plan plusieurs qu'elle juge " inaptes " car ayant des problèmes de santé. Régulièrement, les travailleurs du Landy se regroupent à plusieurs dizaines, qu'ils aient été reclassés ou non, pour exiger de la direction des reclassements acceptables. Ils n'entendent laisser aucun collègue sur le carreau.

Les conditions de cette fermeture éclairent les intentions de La Poste vis-à-vis du personnel, et entre autres celui des centres de tri parisiens dont la fermeture est annoncée. Il ne saurait être question de lui laisser les mains libres.