DDE(Isère) argent public - argent privé : La passerelle11/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1784.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

DDE(Isère) argent public - argent privé : La passerelle

Les travaux de balisage et de surveillance de chantiers sur les voies rapides urbaines, autour de Grenoble, font partie des tâches habituelles effectuées par une équipe d'une trentaine d'agents de la Direction départementale de l'équipement (DDE).

Depuis le début de l'année, les agents refusent totalement la nouvelle organisation du travail, décrétée par l'application de l'ARTT (Aménagement et réduction du temps de travail). Celle-ci aggrave les conditions de travail et transforme le paiement des heures supplémentaires en primes où elles seraient comptabilisées au rabais : 10 % pour les heures de 18h à 22h, 30 % pour celles de nuit, 10 % pour le samedi et 20 % pour le dimanche.

Les responsables de la DDE de l'Isère, qui prennent pour prétexte le refus des agents, et les élus de la METRO (communauté d'agglomération grenobloise) qui financent les travaux, ont décidé dernièrement de confier ces missions à une entreprise privée, pour la construction d'une bretelle autoroutière. Les travailleurs de la DDE ont fait le calcul : en comparant avec les chiffres de l'entreprise, cette mesure coûtera au moins trois fois plus cher aux contribuables locaux.

Depuis plusieurs années, les agents de la DDE dénoncent le manque de moyens et de personnels à l'Équipement, manque aggravé par l'application en 2002 de l'ARTT, sans création d'emplois. En décembre dernier, c'est pour toutes ces raisons que les agents ont fait grève pendant 17 jours.

Lundi 30 septembre, en fin d'après-midi, à Grenoble, une vingtaine d'agents accompagnés d'une dizaine de militants CGT se sont invités à l'inauguration d'une passerelle piétons. Il y avait là tout un gratin d'élus, dont le maire socialiste de Grenoble, Michel Destot, le préfet et les responsables de l'Equipement. Les manifestants se sont adressés plus particulièrement à Didier Migaud, président de la METRO, député socialiste (fabusien) et ex-rapporteur au Budget sous le gouvernement Jospin.

On comptait aussi, parmi la centaine de personnes présentes, des élus PCF de l'agglomération, qui n'ont même pas daigné se soucier de la présence des manifestants, trop occupés qu'ils étaient à plaisanter avec le préfet.

Les travailleurs ont réclamé les moyens humains et matériels nécessaires à l'accomplissement des missions du service public, pour ne pas avoir à en passer par les entreprises privées dont le but essentiel est de faire du profit.

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