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Enseignement
Limoges : Pas de poste, on riposte !
L'école des Feuillants est une petite école primaire de quatre classes du centre-ville de Limoges, où une hausse sensible des effectifs rendait nécessaire l'ouverture d'une cinquième classe.
Alertés dès juin, les services académiques ont fait la sourde oreille, expliquant les bienfaits des classes multiples (à effectif chargé) pour l'épanouissement des enfants !
La colère des parents a éclaté dès le mardi 4 septembre : ils ont bloqué l'école, empêché les cours et ont exigé une rencontre avec l'inspecteur d'Académie. Le député de droite, Alain Marsaud, s'est fendu d'une déclaration intempestive devant les parents en affirmant qu'il réglerait le problème, la ville de Limoges, socialiste, restant, elle, muette...
Alors, les parents ont occupé l'école le jeudi matin et bloqué toutes les communications entre l'Académie et les enseignants. En quelques minutes, ils ont réglé la question qui semblait impossible aux autorités. En réquisitionnant l'enseignant remplaçant, en résidence administrative à l'école (où il attend les appels de remplacement), ils ont créé la cinquième classe.
Devant le refus de l'administration d'avaliser la situation, la coordination des parents a décidé l'occupation jour et nuit, ainsi que la retenue des enseignants sur place. Déterminés, conscients dès le début que le problème posé était bien celui de la pénurie de moyens de l'Education nationale, les parents ont distribué des tracts aux autres écoles, appelant à une manifestation. La mobilisation est cependant restée cantonnée à l'école et, après qu'un dernier rendez-vous arraché à la rectrice n'eut rien donné, l'occupation a été levée le samedi 21.
Les parents ont décidé de créer une " Union et coordination des parents d'élèves ", avec l'objectif de contrôler et d'alerter sur les faits et gestes de l'administration académique, notamment au sujet de la carte scolaire. Ainsi, ils ont fait paraître dans la presse une liste des écoles fortement menacées pour la prochaine rentrée.
Malgré la déception que certains parents pouvaient ressentir du simple fait qu'une revendication aussi légitime n'ait pu être satisfaite, le sentiment général n'est ni l'abattement, ni la défaite, mais celui d'avoir fait tout ce qui était possible et de rester unis et vigilants.