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Leur société
Limoges : Le mépris d'un maire socialiste pour des sans-logement
Un immeuble vide depuis plus de deux ans appartenant à la mairie de Limoges est occupé depuis avril, essentiellement par des sans-papiers.
Le maire socialiste, qui n'a même pas répondu à trois courriers des occupants, a enclenché une procédure d'expulsion. Un adjoint socialiste a alors déclaré dans la presse locale que la procédure prendrait des mois, et que d'ici là les problèmes pouvaient être résolus.
Quelques jours après, et en extrême urgence, le maire faisait citer au tribunal deux des occupants, le Dal (Droit au logement), à l'initiative de l'occupation, ainsi que la CNT 87. Il demandait l'expulsion sous 24 heures.
L'avocat de la mairie puait le mépris à l'égard des occupants, leur reprochant même d'avoir fait passer des articles dans la presse. Il est allé jusqu'à s'étonner qu'il y ait une quarantaine de personnes dans la salle pour soutenir les occupants.
Pour la mairie, cet immeuble devait être démoli dans le cadre d'un plan de réurbanisation. Mais la démolition ne semble pas pour demain puisque l'un des immeubles voisins, qui doit aussi être démoli, n'a pas encore été racheté par la mairie, comme l'a fait remarquer l'avocate de la défense. Elle a dénoncé l'attitude de la mairie et du maire, rappelant qu'il a le droit de réquisitionner des logements inoccupés en cas d'urgence, et que là on était justement devant un cas d'urgence sociale.
Finalement, le maire a été débouté. Le juge, qui n'a pas retenu le critère d'urgence de l'expulsion, a noté que les conditions légales n'étaient pas remplies et que le maire aurait dû saisir le préfet qui, lui, devrait étudier des mesures de relogement. L'affaire a été renvoyée au 8 novembre.
Même si cela ne règle rien sur le fond pour les occupants et tous ceux qui étaient présents à l'audience, c'est une première victoire et une claque pour ces hommes politiques qui se disent de gauche mais qui se moquent du sort des plus démunis et qui sont prêts à les faire jeter à la rue alors qu'à Limoges comme ailleurs, il y a des centaines de logements inoccupés.