Pour avoir estimé ouvertement qu'un cadre était un " menteur " et un " faux-cul ", le responsable de la section syndicale du Centre de Distribution du Courrier (CDIS) de Beauvais est passé en Conseil de discipline, le lundi 9 septembre. Il risquait une mutation, y compris à l'autre bout du département. La direction lui a finalement infligé une mutation... à 50 mètres, dans une unité de trois personnes située dans une entreprise de routage mitoyenne du CDIS.

N'ayant pas osé le " déporter " comme le craignaient certains collègues, la direction a cherché à l'isoler. La mobilisation autour de notre collègue n'est certainement pas pour rien dans ce changement d'attitude.

Nous avons tous signé une pétition de protestation. Une équipe d'une dizaine de personnes a distribué tracts et affiches, dans l'entreprise mais aussi à la population, et a fait signer une pétition parmi les usagers. Le jour du Conseil de discipline, une manifestation a réuni près de 100 personnes, dont environ un tiers du Centre.

Le lendemain du Conseil de discipline, un chef s'en est pris à l'un des facteurs les plus actifs dans la défense de notre collègue. La réponse n'a pas tardé. Un tract CGT de protestation a été distribué directement dans les travées aux 80 facteurs, par six d'entre nous.

Au printemps, nous avions pu empêcher le licenciement d'un facteur du Centre. Cette fois, nous n'avons pas pu nous opposer à la mutation de notre délégué. Mais il n'est pas bien loin, et est toujours délégué. Et surtout, à travers ces deux occasions, s'est constitué un groupe de postiers décidés à ne pas tout accepter.