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Leur société
Le meeting de rentrée de la CGT : Quel rendez-vous social ?
Mardi 10 septembre, la salle du Zénith était comble pour ce meeting de rentrée des militants CGT de la région parisienne, venus écouter le secrétaire général, Bernard Thibault. Mais le " grand rendez-vous social " annoncé par celui-ci s'est révélé surtout être... les élections aux conseils des Prud'hommes du 11 décembre prochain.
Après la projection d'un petit film sur le sujet, les témoignages de cinq salariées (sur leurs conditions de travail ou leurs difficultés à retrouver un emploi après un licenciement) insistaient sur l'importance de voter CGT, le 11 décembre. Le discours de Bernard Thibault, même prononcé sur un ton parfois très radical, s'est conclu sur ces élections prud'homales.
À part donc cette échéance électorale, les militants CGT rassemblés ce mardi après-midi, et les travailleurs, devront encore attendre pour savoir quelles autres initiatives la direction de la CGT a l'intention d'organiser pour la période qui vient. Pourtant, Bernard Thibault a su parfaitement décrire et dénoncer avec force l'offensive que le patronat, le Medef poursuivent contre les travailleurs et combien le gouvernement actuel est prêt à faire tout ce qui est en son pouvoir pour l'y aider.
Après avoir fustigé l'extrême droite, déclaré que Chirac ne devait pas se prévaloir de ses 82 % de voix (il n'a été élu que " par la mobilisation républicaine contre le candidat d'extrême droite " a répété Thibault) et dit en substance qu'on n'en serait pas là aujourd'hui si le PS avait écouté la CGT, Thibault a dénoncé avec vigueur la " mise à mort des 35 heures " et le retour aux 39 heures hebdomadaires qui se prépare, les menaces sur les retraites, les risques de privatisations dans les services publics. Mais après qu'il eut dit à plusieurs reprises " qu'il fallait réagir en conséquence ", " qu'il fallait faire des choses ensemble, dans l'unité " et que la CGT allait s'adresser en ce sens aux autres organisations syndicales, on restait sur sa faim. " La CGT appelle les salariés à prendre des initiatives sur leur lieu de travail ", comme par exemple " des messages, des pétitions, des rassemblements " a déclaré Thibault, en y ajoutant le mouvement des salariés d'Air France le 11 septembre, celui des intermittents du spectacle le 13 septembre, celui des gaziers le 3 octobre, ainsi qu'un appel à " multiplier les initiatives sur les retraites " les 25 et 26 septembre prochains, sans autre précision.
Alors, en fait, malgré son ton parfois radical pour dénoncer la politique de Raffarin et les coups qui se préparent contre le monde du travail, Thibault n'a visiblement pas d'autre objectif réel, pour l'instant, que les élections prud'homales du 11 décembre qui, évidemment, ne seront nullement un obstacle, quel qu'en soit le résultat, aux projets antiouvriers du gouvernement et du Medef.
Pour cela, pour la défense de leurs intérêts vitaux, les travailleurs ne pourront se contenter de la mobilisation... électorale que propose Thibault en guise de rentrée sociale.